Le processus de négociation entamé à Alger entre le gouvernement du Mali et certains groupes touaregs séparatistes ne semble pas être du gout de la communauté bwa. Elle l’a a fait savoir au cours d’une conférence de presse le lundi 15 septembre à l’espace culturel le Djenné. Cette conférence de presse a été l’occasion pour les responsables de l’association d’exhorter le gouvernement de prendre en compte leur communauté mise à l’écart dans tous les processus de développement.
A l’entame de la conférence, le président de l’association Raphael Diarra a dénoncé l’irrédentisme touareg qu’il a qualifié comme un problème récurrent qui a été mal appréhendé par les autorités depuis 1992. » Nous dénonçons les différents accords dits de paix qui ont été signés avec les touaregs. Ces accords, au lieu de mettre fin aux revendications fallacieuses, ont plutôt servi de prétexte pour d’autres attaques contre le Mali « , a déclaré le président.
Dans l’analyse des différentes rébellions, Raphael Diarra affirme qu’elles sont le résultat de la faillite et l’absence de l’Etat. Il a balayé les différents arguments du sous-développement des régions du nord qui ont été avancés par les séparatistes. A le croire, le problème du développement est un phénomène général à l’ensemble du pays.
Le président des Buwa a affirmé que beaucoup avantages ont été accordés aux touaregs, notamment l’octroi de postes ministériels et d’autres hautes fonctions administratives dans les différents gouvernements depuis une quarantaine d’années. Pour le président de l’association, la nation malienne demeurera une illusion tant qu’une hiérarchisation malsaine sera entretenue par les autorités. D’où son appel au gouvernement du Mali d’arrêter d’offrir aux enfants égarés de la nation des cadeaux qui vont leur permettre de s’offrir des armes qu’ils utilisent chaque fois contre la nation.
Raphaël Diarra a saisi l’occasion pour rappeler le comportement exemplaire des hommes et des femmes buwa dans la défense de la patrie.
Il a cité au passage les actions de Diby Sillas Diarra qui ont permis de mettre fin à la rébellion touareg durant 27 ans. Selon les Buwa présents à cette rencontre, l’heure est venue pour leur communauté d’exiger de l’Etat du Mali de prendre en compte leurs préoccupations. Tous ont rejeté le fédéralisme, la régionalisation et l’autonomie réclamés par les groupes armés. Ils demandent à l’Etat de faire de la décentralisation poussée la seule alternative pour sortir de la crise.
Cléophas TYENOU et Aby Diabaté