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Centenaire de la 1ère Guerre mondiale : La lecture russe du conflit
Publié le jeudi 18 septembre 2014  |  L’Essor




Le 28 juin 1914, l’archiduc et héritier du trône d’Autriche, François Ferdinand, est assassiné par un étudiant serbe à Sarajevo (ex-Yougoslavie). Ce meurtre déclenche la 1ère Guerre mondiale la même année. Outre l’assassinat de François Ferdinand, le premier conflit mondial nait aussi des rivalités et de la course aux armements des grandes puissances.

C’est dans ce climat tendu que des alliances sont nouées entre les pays d’Europe, un continent divisé en deux blocs. D’un coté la Triple « Alliance » de l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et l’Italie et de l’autre coté la Triple « Entente » de la France, la Russie et la Grande-Bretagne. En plein essor économique, l’Allemagne cherche de nouveaux marchés afin d’écouler ses marchandises. En plus, Guillaume II, le Kaiser (empereur de l’Allemagne) veut élargir son empire.

De son côté, la Grande-Bretagne s’inquiète de la remise en cause de sa domination commerciale et coloniale dans le monde. Quant à la France, elle rêve de reprendre l’Alsace-Lorraine conquise en 1871 par l’Allemagne. La Russie ne veut pas la guerre et déploie tous les moyens pour l’empêcher. Mais elle est obligée d’y entrer le 3 août 1914. C’est la thèse défendue par Denisov Vikentiy et Victor Gorlih, respectivement consul général et attaché à l’ambassade de la Fédération de Russie lors d’une conférence-débat sur le thème de « la guerre et la paix » organisée samedi à l’ambassade de la Fédération de Russie à l’occasion du centenaire de la « Grande guerre » (1914-1918). On notait la présence à cette conférence de plusieurs personnalités parmi lesquelles l’inspectrice de la langue russe, Mme Nènè Kaba Diakité, et l’ambassadeur de Russie au Mali, Alexey Doulian.

Selon les conférenciers, la diplomatie russe a joué un grand rôle lors de la 1ère Guerre mondiale. Après le déclenchement des hostilités, les activités de la Russie ont été dirigées vers le renforcement de l’alliance, la recherche de nouveaux alliés, l’isolement international de la Triple « Alliance », le développement de l’ordre mondial d’après-guerre. Le diplomate Victor Gorlih pense que la communauté internationale doit tirer les leçons de ce conflit mondial afin de chercher des solutions aux problèmes de sécurité modernes. Pour n’avoir pas souhaité la guerre, dira le consul général, la diplomatie russe n’a jamais perdu l’espoir de maintenir de bonnes relations avec l’Allemagne. La Russie, a-t-il poursuivi, n’était pas prête pour la 1ère Guerre mondiale car son armée n’avait pas encore terminé son programme de réorganisation qui devait se poursuivre jusqu’en 1917. Mais elle a quand même montré un courage exceptionnel dès les premiers jours du conflit.

Avec la menace réelle de chute de la ville Paris en août 1914, la France demanda à la Russie de mener une offensive en Prusse orientale. N’ayant pas eu le temps nécessaire de bien se préparer à l’opération envisagée, la Russie est néanmoins parvenue à aider la France. Mais elle l’a payé très cher par la défaite de l’armée du général A.V Samsonova. Cependant, les Allemands ont été obligés de renforcer le front de l’est. Ce qui a permis de sauver la ville de Paris, explique Denisov Vikentiy. Les actions russes ont donc apporté une contribution majeure à la victoire de l’Entente.

Le président du Club des Amis de la Russie (CAR), notre confrère Baye Coulibaly, a salué l’initiative de l’ambassade de la Russie de célébrer le centenaire de la première guerre mondiale. Il a insisté sur la nécessité d’établir un pont entre la jeunesse malienne et russe pour renforcer l’amitié entre nos deux peuples. Baye Coulibaly a aussi souhaité l’ouverture d’une antenne de radio Moscou au Mali pour faciliter la communication entre maliens et russes.
Le secrétaire général de l’Association malienne des étudiants et sympathisants de la langue russe (AMES-RU), Bassirou Poudiougou, a dédié un poème à l’armée russe dans lequel il salue les actions humanitaires de la Russie dans notre pays et la bravoure de son armée dans le monde.

Quant à l’ambassadeur de la Fédération de Russie, Doulian Alexey, il a soutenu que la 1ère Guerre mondiale était impérialiste. C’est l’Allemagne qui a provoqué la Russie, a-t-il assuré. Cette guerre a occasionné des dégâts politiques, économiques, démographiques et écologiques. Estimant que chaque guerre est un gâchis pour l’humanité, le diplomate russe a invité à toujours privilégier le dialogue afin d’éviter de verser le sang. Il a suggéré de multiplier des rencontres comme cette conférence afin de sensibiliser les peuples sur les dommages de la guerre.

Doulian Alexey a enfin démenti la présence d’une quelconque « représentation diplomatique » des groupes armés du Nord du Mali dans son pays, avant de réaffirmer l’attachement de la Russie à l’intégrité territoriale du Mali. Les questions de l’assistance ont porté sur l’appui militaire de la Fédération de Russie à notre pays, la présence des médias russes à Bamako pour la bonne information.
Rappelons que la Première guerre mondiale avait fait 10 millions de morts.
S. Y. WAGUE
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