Les coups de sang tchadiens après la mort de 10 casques bleus vont-ils contraindre la force onusienne au Mali à revoir son dispositif?
"Nous en avons marre! La Minusma considère nos troupes comme du bétail pour les jihadistes. Ils nous considèrent vraiment comme des ‘moutons à sacrifier", ont déclaré des soldats tchadiens à France 24.
Pour sa part, plus mesuré, le gouvernement tchadien constate "avec regret" que son contingent continue à garder toujours ses positions au nord du Mali et ne bénéficie d’aucune relève. "Pire, notre contingent éprouve des difficultés énormes pour assurer sa logistique, sa mobilité et son alimentation", a déclaré Hassan Sylla Bakary, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement
Petit rappel des pertes tchadiennes:
- Le 2 septembre, quatre casques bleus tchadiens avaient été tués par une mine au nord de Kidal.
- Le 14 septembre, un autre Tchadien a été tué et quatre autres blessés par l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule, dans la même zone.
- Le 18 septembre, l'explosion d'une mine au passage d'un convoi de la Minusma a coûté la vie à cinq soldats tchadiens et en a blessé au moins trois autres.
Les tensions actuelles pourraient donc motiver une décision onusienne d'évacuation du poste d'Aguelhoc (secteur où un IED a tué deux femmes vendredi) et un repli sur les positions onusiennes de Tessalit et de Kidal.
L'activité antiterroriste n'est pourtant pas nulle dans le nord-est du Mali. Une opération y a été conduite du 29 août au 9 septembre. Deux points de ravitaillement des GAT (groupes armés terroristes) ont été découverts puis détruits dans la région de Tessalit, les 4 et 5 septembre. Ces caches dissimulaient notamment des réserves d’environ 2 000 litres d’essence. Des munitions ont également été découvertes ainsi que trois engins explosifs qui ont été désamorcés, selon l'EM de la force Barkhane.