Dans son adresse à la Nation, le 21 septembre 2014, soit la veille du 54ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale (22 septembre 1960), le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, s’est montré optimiste quant à la signature très prochaine d’un accord de paix avec les groupes rebelles. “La conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à portée de mains”, a dit le Chef de l’État. Un accord qui va sortir le Mali de la crise. Définitivement.
Il faut dire que la crise qui sécoue notre pays depuis 2012 perdure du fait des actions violentes et meurtrières que les différents groupes armés touareg et arabes continuent de mener dans les régions du nord. Des actions dirigées autant contre les populations civiles que contre les forces armées maliennes et celles de la Minusma (Mission des Nations Unies de Soutien au Mali).
Cette situation, le Président Ibrahim Boubacar KEITA l’a déplorée dans son discours à la Nation. “Le contexte particulier politique et sécuritaire de la présente année 2014 reste difficile, car marqué par la perpétration d’actes graves de violence et de crimes gratuits dans le Nord du Mali. Ils sont perpétrés quasi quotidiennement par des groupes armés, en violation flagrante des engagements internationaux auxquels ils ont souscrit”, a déclaré le Chef de l’État. Aussi a-t-il souligné que “nous avons en mémoire toutes celles et tous ceux, anonymes ou célèbres, simples citoyens ou responsables publics, qui ont été victimes de la crise que nous avons vécue ces deux dernières années.
A ce propos, permettez que je rende un hommage particulier à l’administration préfectorale qui a vu ses rangs décimés de la manière la plus barbare que l’on puisse imaginer. Ces préfets, ces sous-préfets et cadres de Kidal qui ont payé le prix élevé, sachez que la patrie, pour l’éternité, vous gardera dans la mémoire comme hommes de mérite.”.
Pour sortir de cette situation, notre pays a engagé depuis le mois de juillet dernier, sous l’égide de la communauté internationale et grâce à a facilitation de l’Algérie, un dialogue direct avec ces groupes armés qui entretiennent l’insécurité dans toutes les régions du nord et prennent en otage le développement du pays tout en entier. Dans son adresse à la Nation, le Chef de l’État a souligné le bien-fondé de ce dialogue, ainsi que ses visées. “Je me suis investi, dès le début de mon mandat, à conduire les actions nécessaires pour une paix juste et durable, à favoriser l’émergence de l’unité et la cohésion nationales et à rechercher le recouvrement intégral du territoire national”, a indiqué le Président Ibrahim Boubacar KEITA. “Tirant tous les enseignements du passé, j’ai décidé de privilégier la voie du dialogue en vue de parvenir à un accord de paix global et définitif. C’est pourquoi j’ai initié et engagé le gouvernement à ouvrir à Alger les pourparlers inter-maliens en vue de trouver des solutions durables au problème du Nord”, a-t-il ajouté.
UN ACCORD À PORTÉE DE MAINS
Le Président IBK estime qu’“à la faveur des travaux des pourparlers inclusifs inter-maliens en cours à Alger, et ce, malgré les tergiversations momentanées qui sont du reste propres à de telles négociations, la conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à portée de mains”. Il a précisé qu’“elle se prolongera par la signature future en terre malienne de l’accord négocié et par la mise en place d’un environnement favorable à l’identification, l’évaluation, la sanction et la conduite d’actions de réparation des préjudices subis du fait des destructions et autres actes délictueux ; ces actions de réconciliation nationale relèvent des missions et responsabilités de la “Commission vérité, dialogue, justice et réconciliation”. Elles jetteront également les bases du démarrage effectif d’un processus de cantonnement, de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (Ddr) de ceux dont le statut de combattants serait formellement reconnu. Enfin, elles aideront à la remise en état de l’outil de production, des services de base et à la création des conditions les meilleures pour un retour franc et définitif des déplacés et refugiés dans leurs terroirs respectifs.”
Un accord de paix certes, mais davantage de mesures et de moyens de sécurité. C’est pourquoi le Chef de l’État dit avoir : “accordé une grande priorité à la définition et à la mise en œuvre d’une politique de défense et de sécurité. Celle-ci définit une réponse claire, armée et non armée, c’est-à-dire autant militaire que civile, de mobilisation des moyens importants de la Nation pour une utilisation optimale dans un dispositif global assurant la sécurité aux frontières, l’intégrité de notre territoire et la sécurité intérieure.”
Pour la réussite de la politique de défense et de sécurité, le Président Ibrahim Boubacar KEITA promet que des “moyens en hommes, matériels, infrastructures et dispositifs de commandement seront mis en place progressivement. Il y aura, entre autres, comme supports juridiques et financiers, la loi de programmation militaire, la loi de programmation de la sécurité et leurs textes d’application, ainsi que le cadre d’organisation des secours, l’actualisation du cadre légal de lutte contre les trafics illicites et le crime organisé, et le renforcement conséquent des moyens de la police, de la gendarmerie et de la garde.”
La crise que notre pays continuent de traverser ayant démontré toute l’importance de la solidarité nationale et internationale quant à la sécurité de notre pays, le Chef de l’État a indiqué qu’“un accent particulier sera mis sur le développement de la coopération bilatérale, régionale et multilatérale pour garantir la sécurité, sans laquelle, il n’y aura ni paix ni développement”. Aussi a t-il ajouté que “nous œuvrerons à la réalisation d’une entente pan-sahélienne sur la sécurité, la paix et le développement. Le Mali apportera sa contribution de qualité au sein du nouvel ensemble sahélo-saharien en construction, le Groupe des 5 pour le Sahel ou G5, appelé à évoluer prochainement en un G6.”
Baba SANGARÉ