Le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA) a présenté samedi 20 septembre au CICB un premier rapport d’enquête sur l’accident, qui avait fait 116 morts, dont 54 Français. Suivant les explications fournies par les deux experts Fily Cissé de l’aviation civile malienne et Bernard Boudaille, coordinateur général du BEA, la cause reste toujours inconnue.
La Commission d’enquête technique malienne et le Bureau français d’enquêtes et d’analyses (BEA), qui tentent de comprendre les circonstances du drame ont indiqué que les recherches n’ont pas permis pour l’instant de parvenir à une « piste privilégiée « . » Rien ne peut confirmer ou infirmer la piste terroriste » a précisé Bernard Boudaille. Son homologue malien a déclaré que les enquêteurs évitent de privilégier la moindre piste et essayent d’être le plus neutre possible à ce stade des recherches.
Le représentant du BEA français et le président de la Commission d’enquête du Mali, N’Faly Cissé, ont souligné que l’équipage n’était pas fatigué, était expérimenté et préparé à des conditions météorologiques difficiles.
Ils ont en outre signalé que les systèmes de pilotage automatique de l’avion avaient été déconnectés. Mais qu’il n’était pas « possible de dire si cette déconnection a résulté d’un automatisme de l’avion ou d’une manœuvre volontaire ou involontaire de l’équipage ».L’enregistreur des conversations dans le cockpit, nous indique-t-on, ne fonctionnait pas normalement et ne permet pas de comprendre les messages envoyés par l’équipage.
Par ailleurs, les deux experts ont noté que l’enregistreur des données du vol fonctionnait en revanche, et montre que l’appareil a été victime d’une chute brutale après un ralentissement de ses moteurs à son altitude de croisière.
L’avion a « fait des évitements » pour contourner « des nuages susceptibles d’engendrer des turbulences sévères», ont-ils dit. Ce premier rapport technique est essentiellement basé sur des enregistrements radio, difficilement exploitables car endommagés. L’enquête devrait encore durer un an à un an et demi.
Les familles des victimes du Burkina Faso ont exprimé leur déception après la présentation de ces premières conclusions. Selon le président de l’association des victimes Halidou Ouédraogo qui a perdu son épouse : « Nous sommes restés sur notre faim, même si ce n’est qu’un rapport d’étape ». Des proches des victimes ont exprimé leur colère après la présentation du rapport qui n’a pu encore privilégier aucune piste. Selon l’un d’eux la piste terroriste n’est pas aussi à écarter car le crash est survenu dans une zone d’insécurité. C’est un détail que les experts doivent associer à leur rapport.
Le vol AH5017, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s’est écrasé le 24 juillet dans le nord du Mali après son décollage avec 116 passagers et membres d’équipage à son bord. Ils ont tous péri. Et venaient entre autres du Mali, de la France, du Burkina Faso, du Liban, de l’Algérie, de l’Espagne, du Canada, d’Allemagne et du Luxembourg, etc.
ABDOULAYE DIARRA