Le mandataire légal, Djibrila Ibrahima Maïga, suivant acte notarié établi chez le notaire Gaoussou Haïdara pour défendre sa propre mère, feue Fatoumata Zahara Haïdara et ses frères en souffrance auprès des héritiers de feu Baba Traoré, a animé une conférence de presse le mercredi 17 septembre 2014 à la Maison de la presse. Objectif : donner des éclaircissements par rapport à l’affaire d’expulsion et de démolition de la maison sise à Niaréla, opposant les héritiers de feue Fatoumata Zahara Haïdara et les héritiers de feu Baba Traoré. Rappel des faits.
Contrairement aux affabulations des héritiers de feu Baba Traoré selon lesquelles Nana Kimbiri serait la première attributaire de la parcelle N°41/E sise à Niaréla, objet du permis d’occuper N°236 en date du 1er janvier 1935 de l’administrateur du cercle de Bamako, ladite concession avait plutôt été vendue, des années bien avant, à feu El Hadj Chérif Baba Haïdara par El Hadj Mamadou Kallé, grand Imam à Bamako et père de l’Imam Balla Kallé.
Suite à cette acquisition, feu El Hadj Chérif Baba Haïdara a mis sa parcelle en valeur par la construction de plus d’une dizaine de pièces habitées, comme en atteste sa correspondance en date du 12 septembre 1959 précitée et la requête du 9 septembre 1959 de son mandataire feu Mamadou Fofana adressée au président du tribunal de 2èmedegré de Bamako.
Cependant, en 1935, feu El Hadj Chérif Baba Haïdara a décidé de quitter le Soudan pour aller s’installer dorénavant à Saint-Louis au Sénégal, amenant avec lui son épouse Aminata Thiam à Kayes et laissant dans la concession litigieuse à l’autre épouse, Nana Kimbiri. Mais, avant de se rendre à Saint-Louis au Sénégal, feu El Hadj Chérif Baba Haïdara avait, d’une part, instruit la mise en location des chambres libérées en vue d’affecter les montants des loyers à l’entretien de la concession et d’autre part, demandé à l’administration compétente, pour des raisons personnelles, d’établir directement les documents administratifs afférant à ladite concession au nom de feue Nana Kimbiri qui était l’une de ses épouses, Guinéenne.
C’est dans ces circonstances que la parcelle N°41/E sise à Niaréla, objet du permis d’occuper N°236 en date du 1er janvier 1935 de l’administrateur du cercle de Bamako, a pu porter le nom de Nana Kimbiri. Et ce n’est qu’après le départ de feu El Hadj Chérif Baba Haïdara à Saint-Louis en 1938 que Sineydri Traoré, qui n’avait ni logement, ni vivre, est venu s’installer aux côtés de cette dernière et fut ainsi accepté dans la maison par simple œuvre de bienfaisance et de charité.
Entre-temps, Nana Kimbiri a quitté à son tour Bamako, pour aller s’installer à Siguiri en Guinée où elle est d’ailleurs décédée, en laissant dans la maison le nommé Sineydri Traoré et c’est en ce moment que feu Baba Traoré a quitté Oualata, pour venir s’installer à Bamako à côté de son grand-frère, feu Sineydri Traoré. Donc, la famille de feu Baba Traoré n’a été admise à habiter cette concession qu’en raison des liens de parenté indirecte (Kimbiri et Traoré) l’unissant à El Hadj Chérif Baba Haïdara, via son épouse Nama Kimbiri.
Lorsque feu El Hadj Chérif Baba Haïdara s’est rendu compte de toutes les manœuvres frauduleuses de la part de feu Baba Traoré, une assemblée d’urgence fut convoquée dans la concession litigeuse par le grand Imam, feu Mamadou Kallé et sur demande du sieur El Hadj Chérif Baba Haïdara, sous le contrôle du cercle de Bamako, des représentants du tribunal et en présence de toute la famille de feu Baba Traoré, de témoins et de plusieurs notables du quartier, à l’effet de déterminer le droit légal de la concession qu’habitait feu Baba Traoré. Ladite assemblée a reconnu, approuvé et arrêté entièrement, en commun accord, que la concession est bel et bien la propriété légale de feu El Hadj Chérif Baba Haïdara demeurant à Saint-Louis, et a donc conclu au transfèrement du permis d’occuper N°236 du 1er janvier 1935. Et c’est en vertu du procès-verbal de la réunion datant du 21 mai 1959 que l’administration a légalement et régulièrement transféré à nouveau le permis d’occuper au nom de El Hadj Baba Haïdara le 25 mai 1959, annulant systématiquement le premier transfert établi à Bamako le 17 août 1957 par le commandant de cercle sur du faux, au profit de feu Baba Traoré.
Une réquisition faite au bureau spécialisé des domaines et du cadastre, en date de 25 juin 2013 et 2014, atteste à suffisance que le permis d’occuper 10-C4-05 délivré à Bamako le 3-10-1959 en remplacement du permis d’occuper numéro 236 établi le 25 mai 1959, objet de la concession litigieuse est toujours au nom de feu El Hadj Cherif Baba Haïdara. Ainsi, le 20 novembre 2013, l’huissier Chaka Boiré a adressé à feu Abdoulaye Traoré une signification-commandement aux fins d’expulsion. Les héritiers de feu Baba Traoré, par le truchement de leur Conseil, Me Yiribéri Ouologuem demandèrent en urgence et suivant des interventions sociales, un délai de grâce de 6 mois qu’ils obtiennent, pour ensuite interjeter appel à la première ordonnance d’expulsion devant la Cour d’appel qui les a judicieusement déboutés. À l’expiration du délai de grâce, ils ont catégoriquement refusé de sortir. Ce qui entraîna naturellement leur expulsion forcée.
Diango COULIBALY