L’information a été donnée à la faveur d’une conférence de presse, tenue samedi dernier par le Groupe de Suivi Budgétaire, à la Maison de la presse. Depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars et l’occupation des régions du nord par des groupes islamistes, le Mali traverse une crise politique, économique et sécuritaire sans précédent, dont les conséquences sont visibles. Et contrairement à certaines affirmations, sans l’aide étrangère, notre pays ira droit dans le mur.
Le Mali, qui comble une bonne partie de son déficit budgétaire grâce à l’aide des partenaires techniques et financiers, a tout intérêt à revenir à une vie constitutionnelle normale. Et dans les meilleurs délais. Même si le ministre de l’Economie et des Finances, Tienan Coulibaly, rassure les populations : « le Mali peut continuer à payer les salaires à temps et jusqu’à la fin des temps. ».
Pour Boureima Allaye Touré, président du Haut Conseil dela SociétéCivile, il faut revenir sur terre. Pour lui, l’Etat doit diminuer son train de vie, s’il veut tenir le coup.
Déjà dans certains secteurs, l’impact de la crise a été vite ressenti. Il s’agit du secteur de l’eau, qui connait un déficit de 94% ; la dette 92% ; les transports 84% et l’agriculture 70%. Globalement le budget national connait un déficit de plus de 400 milliards CFA. Pour le président du Haut Conseil dela SociétéCivile, Boureima Allaye Touré, il faut faire en sorte que les partenaires reviennent. Et cela ne peut se faire sans la reconquête du nord du pays le retour des refugiés et la mise sur pied d’un fichier électoral accepté par tous.
Le gouvernement entend maintenir le cap, au niveau de la défense, même si certains services sociaux de base connaîtront une coupe budgétaire sensible. Le gouvernement, qui tablait sur une croissance de 7% semble avoir oublié cette promesse. A en croire le conférencier, le retour à la normale n’est pas pour demain en dépit de la mise en place du gouvernement d’union nationale.