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Gaspillage d’argent lors des cérémonies de mariage : Vivre la gloire d’un jour et la pauvreté après!
Publié le mercredi 24 septembre 2014  |  Le Tjikan




L’heure est venue pour bannir de nos pratiques sociétales certains comportements, à défaut, les moraliser. C’est le cas de la distribution incontrôlée des billets de banque lors des événements sociaux, dont les cérémonies de mariage.
On a souvent l’impression, que le Mali n’est pas concerné par la crise économique qui frappe le monde entier. Lors des événements sociaux (mariages, baptêmes), même mortuaires, les Bamakoises « les grandes dames ou gros bonnets » n’hésitent à casser la tirelire, distribuer les sous comme si l’on ne se fatigue pas à en chercher. Rien que pour se faire voir. Elles veulent coûte que coûte briller au milieu de leurs semblables. Certes, la largesse à l’égard des « niamakalas » (griots ou griottes) est une pratique ancienne de notre culture, mais « ces grandes dames » aussi sont en train de sortir du domaine de la culture. Sans compter que les griots aussi par cupidité foulent aux pieds cette pratique culturelle. Actuellement au Mali, si l’on ne dispose pas des milliers de billets de banque à distribuer aux griottes lors d’une cérémonie de mariage, l’on passe en dessous des projecteurs, totalement dans l’anonymat. Même le cameraman ignore ta présence. La relation sociale avec le ou la marié (e) est, du coup, foulée aux pieds. Les affaires domestiques entre coépouses (leurs petites querelles de jalousie) s’invitent souvent dans les commentaires des griots(tes) lors de ces cérémonies. Le hic est que la plupart de ces « gros bonnets » financent des sommes très importantes pour que ces « Niamakalas » fassent leurs louanges ou disent des choses qui écorchent leurs concurrentes. Du coup, les moins fortunées, mises à l’index, sont gratuitement vexées et se sentent frustrées. Ainsi, elles se retranchent dans leur petit coin, s’apitoyant sur leur sort. Certaines personnes préfèrent donner une fortune aux griottes que d’aider leur famille.
Or, aux dires d’un vieux griot, Moussa Kouyaté, « le griot ne doit pas être le couteau pour séparer les nobles ou diatigui mais au contraire, il doit les unir. Sa mission n’est pas de quémander mais de souder les nobles. Ils ont aussi pour mission d’éduquer, de sensibiliser et de rendre service à leur communauté. Auparavant , seuls les griots ou Niamakalas pouvaient dire la vérité aux chefs, auprès desquels, ils servaient de conseillers. ».
Selon lui, ils défendaient également les règles établies et veillaient sur leur bonne entente dans la société. Mais, il est regrettable de constater de nos jours, le comportement déviationniste de certains griots (tes) qui sont complètement sortis de leur rôle, pour des raisons purement économiques, affirme-t-il.
Selon Fatoumata Diarra, secrétaire dans une entreprise de la place, « les jeunes griottes n’acceptent plus 1000 francs, car elles le considèrent comme une insulte à leur regard. Pour elle, ces griottes oublient que les gens n’ont pas les mêmes possibilités. « L’émission Sumu Kura et grand Sumu sur la télévision Africable est le comble, car ce sont des millions qu’on distribue sur la scène. Il est vraiment temps que nous les femmes maliennes changions de comportement », a-t-elle dit.
L’aspect culturel a complètement laissé la place au désordre. Notre pays est pointé du doigt à travers les petits écrans. Donc, il convient de trouver une solution à cette situation pour diminuer ces gaspillages d’argent pendant les cérémonies.
En réalité, la meilleure façon de prouver qu’on est riche se justifie à travers une fondation de bienfaisance envers les plus démunis. Sinon, avec les griots pendant les grandes, il n’ya aucune retombée positive.
Fily Sissoko
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