La rencontre de Dubaï a permis de mobiliser plus de 10.000 milliards de Fcfa pour la réalisation de 16 projets à fort impact régional. Les discours ne suffisent plus. Les besoins de relance économique, d’investissements, de développement et de croissance économique sont de plus en plus aigus dans nos pays.
Dans notre espace économique et monétaire, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le processus de relance et du rééquilibrage économique est lancé. L’organisation sous-régionale est désormais fortement mobilisée dans la recherche d’investisseurs pour le financement des ses grands chantiers de développement.
A Dubaï, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA ont, pour la première fois de façon collégiale, présenté le potentiel et la diversité économique de l’Union aux investisseurs arabes et asiatiques. Dans l’espoir d’attirer d’importants fonds pour financer de grands chantiers communautaires.
La présence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union et d’une pléiade d’hommes d’affaires à cette première rencontre « Investir dans l’UEMOA » témoigne de la qualité des partenariats futurs entre le richissime émirat émergent et notre espace communautaire.
L’espace UEMOA a subi maints traumatismes au cours de ces dernières années du fait de multiples crises sécuritaires et économiques. Ce handicap ne facilite pas le retour à la confiance et à la prise de risque indispensables à l’exécution de grands projets d’investissement. Surtout que la sous-utilisation des capacités de production et de développement des infrastructures installées dans nos pays a atteint des niveaux historiques inédits.
En dépit de massives injections de liquidités ces dernières décennies, les réformes macro et micro économiques entreprises par nos pays, notamment dans l’amélioration du climat des affaires, la création d’entreprises et l’accès aux sources de financement dans nos pays, relèvent souvent « du parcours du combattant ». Au risque de précipiter le secteur des affaires dans un cycle de léthargie accélérée, préjudiciable à l’investissement donc à la relance de la croissance. La pénurie de fonds en prêts moyens et longs, destinés à financer des grands projets de développement à maturité différée, industriels ou agricoles ou autres, comme l’insuffisance de capitaux-risques, constitue une des déficiences majeures du système bancaire et financier.
UNE CROISSANCE VIGOUREUSE.
La sous-région a été confrontée, dans un passé récent, à de nouveaux défis politiques et sécuritaires. Après la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire qui s’est étalée sur une décennie, notre pays a été frappé de plein fouet pour une crise sécuritaire sans précédent. La Guinée Bissau n’a pas été épargnée par la série de coups qui gangrènent notre espace. Cependant, malgré les difficultés récurrentes, la croissance régionale a dépassé 6,6 % en 2012, sous l’effet de la reprise de l’économie ivoirienne après la crise, et le redémarrage de l’activité agricole.
La croissance régionale est restée vigoureuse et l’inflation modérée en 2013. Après s’être redressé en 2012, année où il a atteint 6,6 % contre 1,2 % en 2011, le taux de croissance régional s’est établi à 5,5 % l’année dernière. Cette performance repose sur la reprise de l’économie ivoirienne après la crise, les efforts d’investissement public, une bonne récolte dans plusieurs pays et le démarrage de la production pétrolière au Niger. La croissance a été particulièrement forte en Côte d’Ivoire où elle s’est située à environ 9 %. Mais elle a été aussi vigoureuse au Bénin, au Burkina Faso et au Togo, où elle a dépassé 5 %. L’activité est restée faible en Guinée-Bissau et la sécheresse au Sahel a lourdement pesé sur la croissance du PIB du Mali de l’après-crise. L’inflation régionale s’est repliée à 1,6 % grâce à une baisse des prix des produits alimentaires.
Avec une hausse sensible de l’investissement public en 2013, le déficit budgétaire de la région (dons compris) s’est stabilisé à environ 3 % du PIB. La composition des dépenses a été modifiée en faveur des investissements. Les dons et les recettes fiscales se sont accrus dans la plupart des pays. Les déficits budgétaires ont reculé partout, sauf au Bénin, au Mali et au Niger. Les ratios de la dette publique ont baissé dans tous les pays, à l’exception du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal. Leur moyenne pour la région a légèrement diminué, s’établissant à environ 39 % du PIB.
Concernant la politique monétaire sous-régionale, elle a été de nouveau assouplie. La BCEAO a baissé ses taux directeurs de 50 points de base en 2013. Elle a accru les injections de liquidités dans un contexte de contraction de la liquidité bancaire et de tensions inflationnistes restant modérées. La croissance monétaire est demeurée modérée à environ 10 %, car la baisse des actifs extérieurs nets a été compensée par une forte hausse du crédit à l’économie. Les taux débiteurs des banques ont accusé un léger recul.
17 PROJETS COMMUNAUTAIRES MAJEURS.
Il s’agissait donc à travers ce forum de Dubaï de conforter l’élan de relance économique amorcé dans l’espace UEMOA grâce à des fonds conséquents destinés aux grands projets de développement commun. Les chefs d’Etat et de gouvernement et les responsables de l’organisation sous-régionale avaient sous le bras 17 grands projets communautaires nécessitant un financement de plus 21 milliards de dollars soit plus 11.050 milliards de Fcfa. La rencontre a permis de mobiliser plus de 20 milliards de dollars soit 10.000 milliards de Fcfa pour la réalisation de 16 projets notamment d’infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, hydro agricoles, des ponts, des aéroports, bref des projets d’infrastructures et d’intégration au fort impact régional.
Notre pays est concerné par le financement de 5 projets majeurs figurant parmi les priorités gouvernementales. Il s’agit de la réalisation et de l’exploitation de l’axe ferroviaire Dakar-Bamako-Sikasso-Bobo Dioulasso, long de près de 2.000 km dont le coût est estimé 1.750 milliards de Fcfa ; de l’implantation de cinq centrales solaires photovoltaïques de 20 MWC chacun dans cinq pays de l’UEMOA dont le nôtre pour un coût total de 150 milliards de Fcfa ; de la réalisation des interconnexions des lignes électriques haute tension dans le cadre de la dorsale nord West Africa Power Paol (Wapp) couvrant des localités de notre pays comme Sikasso, Bougouni, Sanankoroba, Bamako.
Dans le domaine agricole, il s’agit de l’aménagement hydro-agricole du casier de Kandiourou dans la zone Office du Niger (9.114 hectares) pour un coût de 47 milliards de Fcfa ainsi que la réalisation d’aménagements hydrauliques ruraux multi usages pour les 8 pays de l’UEMOA pour un coût de 43 milliards de Fcfa.
D. DJIRE