«Non à l’Azawad, Non à l’indépendance, Non à l’autonomie, Non au fédéralisme, le Mali est un et indivisible…», la population de la ville de Bamako, à l’appel de 42 organisations de la société civile, était sortie massivement hier jeudi 25 septembre 2014 pour marcher contre toute forme de partition de notre pays. La procession est partie de la Place de la Liberté avec à sa tête les leaders des confessions religieuses, des Associations et organisations de la société civile, des leaders syndicaux, des leaders politiques de la majorité comme de l’opposition, des élus de la nation et autres organisations socioprofessionnelles. Elle été accueillie au monument de l’indépendance par Mahmoud Dicko, le président du Haut Conseil Islamique(HCIM) et le président du groupement des leaders religieux du Mali, le Chérif Ousmane Madani Haïdara, leader spirituel de Ançardine, initiateur de cette marche grandiose.
Après Gao et Tombouctou, la semaine dernière, c’était autour de la capitale(Bamako) de mettre une pression supplémentaire sur les assises des pourparlers d’Alger. Pour preuve, cette grande marche organisée hier jeudi 25 septembre 2014 à Bamako par une plate-forme de 42 organisations de la société civile.
En effet, à travers cette manifestation, ses organisateurs comptent sur le sens patriotiques des Maliens pour contrer les velléités séparatistes de notre pays qui se manifestent du côté de l’Algérie, pays médiateur dans la crise malienne. Dans sa capitale(Alger) les autorités maliennes et les groupes séparatistes sont, depuis un certain temps, engagés dans des pourparlers dits inclusifs.
Dans les derniers développements de ces négociations, Bamako tout comme les autres capitales régionales du Mali constatent avec stupéfaction que les propositions des groupes rebelles sous des vocables, tantôt autonomie, tantôt fédéralisme, semblent prendre des allures de division de notre pays.
C’est pour quoi, sur l’initiative du Chérif Ousmane Madani Haïdara, guide des Ançars, non moins président du Groupement des leaders religieux du Mali, la population de Bamako, était sortie massivement pour dénoncer d’une seule voix ce complot du MNLA et ses alliés de la communauté internationale contre l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.
Les manifestants, drapeau national à la place des banderoles, scandaient sur le boulevard de l’Indépendance, entre autres : «Mali Tè Klan, Mali, Mali kelen, A bas l’Azawad, A bas les idées indépendantistes du MNLA, pas de Statut particulier au nord etc. ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que les manifestants étaient très remontés, ce jour ci, contre le MNLA et ses alliés. De quoi donner du verbe à leurs leaders qui les attendaient aux pieds du Monument de l’Indépendance. Dans le cadre d’un grand meeting ces derniers ont harangué la foule.
En premier lieu, Mahmoud Dicko, Président du Conseil Islamique du Mali(HCIM), après avoir salué l’initiateur de cette marche grandiose, a affirmé que le Mali est une nation séculaire et ne saurait se dérober des missions, à lui, assignées par ses grands fils, tel que : Soundiata Keïta, Tièba et Babemba Traoré, Da Monzon Diarra, Sonni Ali Ber, Askia Mohamed, Firoun etc., à savoir l’unité, l’intégrité, la bravoure, et surtout le vivre ensemble.
Pour se faire, le premier responsable de la foi musulmane au Mali a invité les uns et les autres à la solidarité, à la tolérance et à la foi en Dieu. «Si nous restons ensemble, rien ne pourra nous arrivé. Et le Mali restera un et indivisible », a-t-il conseillé. Pour le ministre de la justice, garde des sceaux, Mohamed Bathily, l’un des manifestants du jour, notre pays fait face à un complot international du MNLA et ses alliés.
Selon lui, l’idée fédéraliste est une manière pour les séparatistes d’aboutir à l’indépendance. Pour ne pas se laisser prendre, le gouvernement, dans sa stratégie a demandé aux groupes armés de faire leurs propositions. Pour le ministre du culte et des affaires religieuses, Thierno Has Diallo, cette grande mobilisation prouve que le Mali a de la chance. Pour le natif de Tamani, le Chérif Ousmane Madani Haïdara, c’est sa fibre patriotique qui lui a poussé à initier cette marche. « Nous sommes là pour le Mali, pour aider les dirigeant du pays à soulager les citoyens », a-t-il souligné.
Dans une déclaration lue, l’ensemble des organisateurs de cette marche réaffirme leur engagement à veiller et à rester fidèle à la devise du Mali. A cet effet, ils disent non à toute forme d’Indépendance, d’autonomie, de fédéralisme et de statut particulier. Ils ont, enfin, remercié les partenaires du Mali, notamment, la France, le Tchad, la Cédéao, l’Union africaine, l’Union Européenne, les nations unies, la MINUSMA… pour leurs soutiens.
Abdoulaye Ouattara