Après la corruption et la compromission qui ont caractérisé l’attribution de la 3ème licence de téléphonie globale et les tricheries dans l’achat de ladite licence, tout laisse croire que l’acquéreur controversé, en l’occurrence Apollinaire Compaoré, est incapable d’exploiter la licence.
La sulfureuse affaire de la 3ème licence continue de faire grincer les dents chez des Maliens. Faut-il le rappeler, les autorités de la transition, par cupidité, se sont arrangées, en violation des textes en la matière, pour attribuer la licence à Planor.
International d’Apollinaire Compaoré, au détriment d’autres concurrents aptes à exploiter cette licence. Caractérisé par son manque de sérieux, l’acquéreur de la licence a voulu rouler les autorités maliennes dans la farine. Rappelons que, comme prévu par la convention de concession, le prix de la licence était payable en tranches. Primo, le versement d’un premier acompte de 33 milliards de FCFA après approbation du cahier des charges. Ensuite, le paiement du reliquat, soit 22,1 milliards de nos francs, au plus tard 90 jours après le versement du premier acompte. Mais, après le paiement de la première tranche, Apollinaire s’est montré défaillant. Ainsi, pour sauver leur tête, car elles auraient pris des pots-de-vin, les autorités de la transition ont trouvé les moyens pour lui accorder un délai de grâce de 6 mois qui devrait expirer en novembre 2013. A cette échéance, il lui restait plus de 7 milliards d’impayés à l’Etat. Rien de tout cela n’a amené le gouvernement à annuler cette licence comme la loi le lui autorise.
Avec l’arrivée du Président IBK aux affaires, lui qui jurait de n’agir que pour le bonheur des Maliens et de sévir contre la corruption, l’espoir était permis. Hélas ! Ce dernier, au nom de la continuité de l’Etat, a laissé le dossier tel qu’il l’a hérité. Cela, malgré les dénonciations de violation des textes de procédure du code des marchés publics faites par le bureau du Vérificateur Général. Aujourd’hui, c’est le peuple qui paie les frais, parce que sevré des bienfaits que la présence d’un troisième opérateur pourrait lui apporter par le biais de la concurrence. Approché par nos soins, le président de l’Amrtp, Choguel Kokalla Maïga, se trouve dans la même angoisse que ses concitoyens. Au lieu d’avouer son incompétence et son incapacité financière à faire des installations, Apollinaire aurait avancé des arguments qui n’ont pas convaincu.
Selon le président de l’Amrtp, Planor International prétexte que la situation sécuritaire du Mali entrave l’exploitation de la licence. Or, dit Choguel Maïga, le moment où il obtenait la licence, la situation du Mali était moins plaisante que celle d’aujourd’hui.
Dans tous les cas de figure, aucun Malien, encore moins les autorités, n’a la garantie qu’Apollinaire va exploiter la 3ème licence.
Va-t-on alors rester éternellement dans cette situation d’incertitude ?
Oumar KONATE