Les dirigeants de la planète ont été appelés jeudi à agir avec plus de détermination pour enrayer l’épidémie d’Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest, où Cuba prévoit d’envoyer plus de 400 personnels de santé.
« Vous avez le pouvoir de stopper cette horrible épidémie », a lancé, lors d’une réunion à l’ONU, la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, implorant la communauté internationale de « faire plus » face à cette grave crise sanitaire.
« Je veux que nous soyons clairs : nous n’avançons pas assez vite, nous ne faisons pas assez », a de son côté déclaré le président américain Barack Obama.
Soulignant que le virus tuait « plus de 200 personnes par jour, dont deux tiers de femmes », le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lui aussi lancé un appel : « Le monde peut et doit stopper Ebola maintenant. »
Dans la soirée, les autorités sanitaires cubaines ont annoncé porter de 165 à 461 le contingent de médecins et personnels de santé qui seront envoyés en Afrique de l’Ouest pour combattre l’épidémie.
En plus des 165 médecins et infirmiers qui doivent arriver en Sierra Leone début octobre, 296 autres éléments seront dépêchés au Liberia et en Guinée voisins, à une date qui n’a pas été précisée.
La fièvre hémorragique Ebola, hautement contagieuse, a fait près de 3.000 morts sur un peu plus de 6.000 cas, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. L’OMS a averti que l’épidémie était en croissance « explosive » et pourrait, en l’absence d’un renforcement significatif des moyens mis en oeuvre, contaminer 20.000 personnes d’ici à novembre.
Evoquant le déploiement en cours de 3.000 militaires américains en Afrique de l’Ouest avec un commandement régional à Monrovia, la capitale du Liberia, M. Obama a assuré que les Etats-Unis continueraient à jouer un rôle central face à cette épidémie.
« Mais cela doit être une priorité pour tout le monde. Nous ne pouvons pas le faire seuls », a-t-il indiqué. « Nous pouvons construire les infrastructures et le cadre permettant d’acheminer l’aide, mais nous aurons besoin de contributions. »
Interrogé sur une éventuelle participation à des opérations de maintien de l’ordre, le général américain Darryl Williams a souligné jeudi à Monrovia que la mission des Etats-Unis, centrée sur « le soutien (logistique) et l’ingénierie », était purement « humanitaire ». « Nous aurons la capacité de nous défendre » face à d’éventuelles violences, a-t-il cependant précisé, tout en estimant le risque « relativement faible ».
Les populations des pays touchés ont parfois réagi violemment aux mesures d’isolement imposées par les autorités, notamment au Liberia, où des émeutes ont éclaté le 20 août dans le quartier de West Point à Monrovia, faisant un mort parmi les habitants après que les soldats eurent ouvert le feu.