L’Agence nationale pour l’emploi est appelée à intensifier ses efforts en intégrant la nouvelle donne créée par la crise socio-politique et sécuritaire que traverse le pays.
L’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) a tenu hier la 22è session de son conseil d’administration. Elle a regroupé autour du président du conseil d’administration, Mamadou Sinsy Coulibaly, le directeur général de l’agence, Makan Moussa Sissoko, et l’ensemble des administrateurs.
Les administrateurs ont notamment étudié le rapport d’activités de l’exercice écoulé. Bâti essentiellement sur six chapitres, celui-ci traite des efforts déployés par l’agence en matière de ressources humaines, de patrimoine immobilier et d’exécution du programme d’activités.
La session se tient à un moment où la nation traverse la pire crise de son existence, a rappelé le président du conseil en notant que plus que tout autre secteur, le monde des affaires en est sérieusement affecté, mettant à mal le marché du travail. « De cause à effet, notre institution est dangereusement menacée dans son existence », a-t-il souligné pour mieux inviter les administrateurs à faire montre de sérénité et de vigilance dans la conduite de l’agence. Il y a un an, l’ANPE s’est engagée dans la voie de son repositionnement sur le marché du travail, a rappelé Mamadou Sinsy Coulibaly. Sa direction générale s’est ainsi dotée d’une stratégie et d’outils pour matérialiser cette orientation. Il s’agit, de son point de vue, de poursuivre dans cette voie en intégrant la nouvelle donne créée par la crise socio-politique et sécuritaire. Une situation qui a déjà obligé la direction de l’agence à redéployer dans le sud du pays tous les agents alors en poste dans les zones occupées.
Le président du conseil a invité la direction générale à adopter des mesures propres à passer cette période transitoire.
D’où son invitation adressée à l’ensemble du personnel de l’agence à imaginer des actions novatrices fondées sur des initiatives pourvoyeuses d’emplois à l’instar des projets « taxini » et « couveuses » qui ont fait le bonheur de milliers de Maliens et de Maliennes. « C’est ce souci de créer des emplois de proximité qui a poussé l’ANPE à inscrire ses actions dans une logique partenariale avec tous les partenaires-acteurs du marché de l’emploi. J’invite solennellement la direction générale et l’ensemble des travailleurs à persévérer dans cette voie », a préconisé Mamadou Sinsy Coulibaly.
Au chapitre des ressources humaines, le rapport d’activités de l’exercice écoulé fait ressortir un effectif de 240 agents repartis entre la direction générale et les régions (53% du total). Le même chapitre fait le point des départs à la retraite, licenciement, formation continue diplômante, et le renforcement des capacités en informatique.
Les réalisations au compte du programme d’activités, concernent l’emploi salarié, l’auto-emploi, la formation professionnelle, la communication et l’information sur le marché du travail. Dans le cadre de la promotion de l’emploi salarié, l’ANPE a inscrit en 2011, 6628 demandeurs d’emploi dont plus de la moitié à Bamako, enregistré 2769 offres d’emploi et effectué 1431 placements. L’agence a également régularisé 4061 contrats de travail, délivré 206 attestations d’ouverture et effectué 2326 visites d’entreprises. Durant la même période, elle a généré plus de 900 emplois grâce à l’installation de 83 unités de PME/PMI.
Le directeur général de l’agence a toutefois jugé « mi-figue, mi-raisin » la situation actuelle car toutes les agences des régions nord ont été saccagées suite aux violences qui ont sévi dans cette partie du pays. L’ANPE ne se laisse pas abattre par ces destructions et par la crise sécuritaire et institutionnelle et entend bien relancer la dynamique de création d’emplois au profit des jeunes, cela avec l’appui de ses partenaires.