Rage : Une maladie mortelle à 100%

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Publié le mercredi 1 octobre 2014 | L’Essor

Transmise par la salive d’un chien ou un chat infecté, elle est évitable par une simple vaccination préventive.
Le ministre du Développement rural, Bocari Tréta, a procédé dimanche dernier à l’inoculation à un chien de la première dose de vaccin contre la rage. C’était à la clinique vétérinaire du District de Bamako, située à l’annexe de l’Institut polytechnique rural/Institut de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA).
Après le geste symbolique, le Dr Tréta a remis le carnet de vaccination signé au jeune Mahamane Touré qui avait amené le chien de la famille pour la circonstance. Une dizaine de chiens étaient conduits par leur propriétaire pour bénéficier de la vaccination contre une maladie qui reste mortelle à 100%. La seule façon d’échapper à la mort est la prévention. Donc la vaccination annuelle systématique des chiens, des chats et de tout autre animal à sang chaud. Les habitants des Communes V et VI de Bamako ont bénéficié, il y a quelques jours, d’une campagne de vaccination de masse de leurs chiens.
Cette vaccination contre la rage, rappelle la directrice nationale des services vétérinaires, le Dr Traoré Halima Koné, doit être un reflexe ancré dans les habitudes de tous ceux qui possèdent un chien ou un chat à domicile. Le rappel annuel doit aussi être systématique, ajoute-t-elle.
La rage est une maladie virale et une zoonose, c’est-à-dire transmissible de l’animal à l’homme et vice-versa. Elle est essentiellement transmise à l’homme par la salive des chiens ou chats infectés lors d’une morsure ou d’une égratignure. La maladie, une fois déclarée, est fatale.
Les spécialistes de la santé animale estiment que tous les continents sont touchés par la maladie. Cependant, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), environ 90% des cas de rage humaine surviennent en Afrique et en Asie et près de 40% des personnes qui contractent la maladie sont des enfants de moins de 15 ans. Ils sont le plus souvent en contact direct et permanent avec ces animaux domestiques.
Une personne meurt de la rage toutes les 10 minutes dans le monde. Le chien est le principal vecteur de la rage dans les pays où elle tue encore. Ainsi, la lutte contre la maladie chez les chiens, notamment les chiens errants, doit être la première des priorités pour prévenir les cas mortels chez l’homme.
La rage constitue un problème de santé publique chez nous. Elle doit être combattue avec la plus grande détermination et un engagement politique des autorités, a estimé le ministre Treta. C’est dans ce cadre, a-t-il rappelé, que des campagnes pilotes de vaccination des chiens contre la rage ont été organisées en 2013 et 2014 dans le District de Bamako par le Laboratoire central vétérinaire, en collaboration avec les services vétérinaires et leurs partenaires techniques et financiers.
Dans notre pays, la rage sévit de façon endémique provoquant la mort d’animaux et d’hommes, notamment dans les centres urbains où la densité de la population canine est assez élevée. Ces pertes peuvent être évitées si certaines mesures simples sont observées. Il s’agit de faire vacciner une fois par an les chiens et chats contre la rage, de laver immédiatement les points de morsure au savon, de conduire immédiatement la personne mordue par un chien ou un chat dans un centre pour y recevoir des soins appropriés et de présenter l’animal au service vétérinaire le plus proche pour sa mise en observation.
La rage peut être éliminée car il existe des vaccins de bonne qualité qui protègent les animaux contre la maladie. Les spécialistes ont estimé que 10% seulement des ressources financières utilisées pour traiter les personnes mordues par un chien supposé enragé suffiraient aux services vétérinaires du monde entier à éradiquer la rage.
Dans notre pays, les frais liés au traitement de la maladie dépassent les 60.000 Fcfa par personne, ce qui n’exonère pas contre le risque de mort. Alors que la vaccination ne dépasserait pas les 3000 Fcfa par an.
L’Alliance globale pour le contrôle de la rage qui a, à la fois, une représentation en Angleterre et aux Etats-Unis, avait donné le coup d’envoi de la campagne le 8 septembre 2007. Depuis, les Nations Unies en ont fait une campagne mondiale qui est commémorée le 28 septembre de chaque année. Une façon de rappeler constamment que la maladie est évitable par la simple vaccination préventive. La Fondation Bill et Melinda Gates aide les pays à adhérer à la pratique en prenant en charge les coûts de vaccination. Mais, le pays éligible au Fonds doit au préalable atteindre une couverture vaccinale de 70% de l’effectif des animaux suspectés (chiens, chats, etc.), a prévenu Abdallah Traoré, responsable de virologie au Laboratoire central vétérinaire.
M. COULIBALY