Alors qu’à Alger l’équipe de médiation travaille sur un projet d’accord entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord : Des sédentaires à la solde des séparatistes mènent une campagne d’intox en faveur du projet fédéraliste

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Publié le mercredi 1 octobre 2014 | L’Indépendant

© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.

C’est l’une des dernières trouvailles des groupes armés séparatistes. En effet, des sédentaires à leur solde mènent, depuis quelques jours, une vaste campagne d’intoxication de l’opinion publique dans les régions du nord du pays. Leur objectif est de convaincre leurs proches encore réticents que la partition du Mali est déjà avalisée. Une situation qui intervient alors que la médiation, qui a supervisé les pourparlers en Algérie, travaille actuellement sur le projet d’accord qui sera soumis aux différentes parties dès la reprise des travaux.

Au sujet de cette campagne d’intox, certains ont dénoncé la sortie de Ibrahim Kantao de la CM-FPR2 sur une radio synchronisée de Gao pour vanter les mérites du » projet du traité de paix » des séparatistes. Tout en exhortant les populations des régions concernées à y adhérer.

C’est donc une nouvelle stratégie que les séparatistes sont en train de mettre en œuvre pour gagner la confiance des populations sédentaires dans les régions du nord du pays. Ainsi, ils enverraient des sédentaires acquis à leur cause auprès de leurs proches pour les convaincre de la partition du pays. Selon notre source, ils utilisent leur » projet de traité de paix » consacrant le fédéralisme de l’Etat malien pour en faire une large diffusion.

Ce sont donc des campagnes d’intoxication de l’opinion publique auxquelles ils se livrent depuis leur retour d’Alger. Dans leur discours, ils font croire que ce document a été approuvé lors des discussions qui ont eu lieu avec le gouvernement malien sous la supervision d’une médiation internationale. Alors que la médiation a tenu à leur dire clairement que ce n’est qu’une base de dialogue et non un document validé. Apparemment, c’est au regard de l’ampleur prise par les marches de protestation tenues récemment dans plusieurs villes du Mali et dénonçant la partition qu’ils prônent que les séparatistes ont décidé de passer à l’offensive.

D’après notre source, cette campagne se ferait à coup d’importantes sommes d’argent distribuées aux populations sédentaires. Le plus étrange, c’est que ces agissements se font au nez et à la barbe des autorités qui ne font que constater les dégâts. Alors qu’elles peuvent s’appuyer sur certains mouvements armés qui les soutiennent pour contrer cette campagne d’intoxication.

Sûrement qu’elles attendent encore le retour des délégations à Alger, en octobre prochain, pour faire preuve de manque d’improvisation et d’amateurisme devant les groupes armés séparatistes.

Des pratiques qui rappellent encore l’intervention du camp gouvernemental lors du premier round de la seconde phase des pourparlers d’Alger qui a pris fin le jeudi dernier. L’urgence est donc d’agir et non de réagir.

Le gouvernement malien ne semble pas faire bon usage de l’adage qui dit que » la nature a horreur du vide « .

Massiré Diop