Arrivé depuis le 8 septembre dernier sur Alès, le commissaire Frédéric Pech, concède qu’il "est encore en phase de découverte du commissariat et de la circonscription de police.
"Je rencontre les élus, les autorités, les fonctionnaires, les syndicats…". Un audit mis en place par la direction centrale doit donner lieu à des préconisations concernant l’organisation du service. "C’est un processus classique afin de décrypter les fonctionnements du commissariat à l’arrivée d’un nouveau patron.»
À Alès, le commissaire Pech, n’arrive pas en terres inconnues, puisqu’il était en poste à Nîmes de 2005 à 2008. "Je connais la délinquance à laquelle je vais être confronté. Mes priorités sont les cambriolages, les vols, les petits trafics, bref ce qui empoisonne la vie au quotidien." La sécurité publique qu’il a exercée à Dax ou sur l’île de la Réunion, n’est pourtant pas le seul domaine de compétence du policier.
Une carrière entre sécurité publique et lutte antiterroriste
La lutte antiterroriste a aussi marqué sa trajectoire professionnelle. De 1995 à 2001, Frédéric Pech alors jeune lieutenant de police, est affecté dans un groupe d’enquête opérationnel, au sein de la préfecture de police de Paris. Il a alors travaillé sur les groupes terroristes kurdes et islamistes. Une spécificité qui l’a conduit durant deux années au Mali, en tant qu’attaché de sécurité intérieure, avant, pendant et après les opérations militaires de Serval. "Là-bas, j’ai appris un nouveau métier. C’est une expérience extraordinaire, tant par la dimension humaine, que par l’intensité."
Directement sous les ordres de l’ambassadeur, le commissaire était chargé de mettre en œuvre la politique de la France en matière de coopération avec les autorités locales. "Une assistance à la fois technique dans le cadre de la formations, mais aussi opérationnelle, avec l’assistance des services français et maliens en matière d’entraide policière et judiciaire."
C’est ainsi que Frédéric Pech s’est retrouvé au cœur de l’enquête concernant la mort des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 à Kidal par les djihadistes. Placées sous l’autorité du parquet de Paris, les investigations ont été confiées à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la sous-direction antiterroriste (SDAT).
Il a participé au retour de djihadistes capturés
"Il a fallu organiser une mission, un peu spéciale, afin de récupérer les corps de nos compatriotes. Comme pour toute enquête, les hommes de la police judiciaire, ont pratiqué un certain nombre d’actes et d’investigations techniques… sauf que c’était en zone de guerre. Les constatations de la scène du crime ont été effectuées avec casque lourd et gilet pare-balles. L’ambiance était vraiment particulière avec une trentaine de soldats et leurs véhicules blindés sécurisant la zone du dispositif."
Parmi les missions qui ont marqué le policier, le commissaire cite tour à tour "les deux visites présidentielles de François Hollande en février et septembre 2013, et le plan de sécurité des ressortissants français, en cas d’évacuation d’urgence. Nous avons aussi sécurisé l’ambassade, ainsi que le lycée français qui compte plus de 1 000 élèves."
Le commissaire Frédéric Pech a aussi participé au retour en France des djihadistes capturés pendant les combats. Il précise : "Ce sont les policiers maliens qui les ont convoyés jusqu’à Paris." Après ce séjour de deux ans, il s’estime "heureux de revenir dans le Gard, et revoir des visages amis et connus".