Les responsables des différents établissements scolaires ont pris en amont les mesures habituelles pour garantir une bonne rentrée des classes dont la grande innovation a été la leçon modèle sur le virus Ebola.
Les élèves et les enseignants n’ont pas eu beaucoup de temps pour digérer au repos la viande du mouton de la Tabaski. Le surlendemain de la fête, ils ont repris le chemin de l’école. La rentrée des classes 2014-2015 est effective depuis hier dans l’Enseignement fondamental préscolaire et spécial, l’Enseignement normal, l’Enseignement secondaire général (les lycées) et l’Enseignement technique et professionnel (2ème CAP et 2ème et 3ème BT).
L’innovation de la rentrée de cette année est qu’il a été demandé à toutes les écoles de dispenser une première leçon modèle sur la fièvre hémorragique à virus Ebola qui fait des ravages dans notre sous-région. Les autorités nationales à travers cette initiative entendaient mettre l’accent sur la sensibilisation pour empêcher son introduction au Mali.
A Bamako, la consigne a été suivie partout. Du moins dans toutes les écoles de la rive droite où nous nous sommes rendus. Comme au groupe scolaire de Torokorobougou en Commune V où nous avons coïncidé avec le cours modèle dispensé en 7è année par l’enseignant Sékou Koné en même temps directeur du second cycle I
Il donnait des explications sur la maladie à base d’un support imagé sur lequel on pouvait voir un enfant saignant de la bouche et du nez, et pris en charge par deux agents de santé bien protégés. A la question de l’enseignant Koné de savoir s’ils avaient entendu parler de la fièvre foudroyante, les élèves ont bredouillé quelques réponses lapidaires. Ce qui a conduit l’enseignant à amplifier ses explications. Il a mis l’accent sur la prévention à travers des mesures de propreté. Parmi ces mesures, un dispositif de lavage des mains au savon installé à l’entrée de la classe.
En dehors de la leçon modèle, les responsables des différents établissements scolaires ont pris en amont les mesures habituelles pour garantir une bonne rentrée des classes. Il s’agit de l’affichage des listes des effectifs, du nettoyage des cours et des salles de classe et du noirciment des tableaux.
Selon Dialafili Keita, le directeur adjoint au second cycle II de Torokorobougou, des consignes ont été données aux maîtres pour contrôler la présence physique et expliquer aux élèves qu’ils doivent faire preuve de régularité, de ponctualité et d’assiduité. Quant à Sékou Koné, il estime que des leçons doivent être tirées des fraudes constatées cette année lors des examens de fin d’année pour rehausser l’image de l’école.
Au groupe scolaire de Kalabancoro, le directeur Diakaridia Samaké s’est dit satisfait du bon démarrage des cours car les enseignants ainsi que la majorité des élèves étaient au rendez-vous. Et l’école a respecté les instructions données en dispensant la première leçon sur la fièvre Ebola. Mme Cissé Marie Touré, la surveillante générale du groupe scolaire, a, elle, critiqué le manque de sérieux de certains parents qui attendent la dernière minute pour inscrire leurs enfants.
Au complexe scolaire Jean Marie Cissé, nous avons coïncidé avec la montée des couleurs, un acte fortement symbolique au cours duquel les élèves ont entonné avec enthousiasme l’Hymne national. Les élèves ont ensuite rejoint les classes dans une ambiance de retrouvailles et de fête. Certains se précipitaient sur le tableau d’affichage pour prendre l’emploi du temps, tandis que d’autres s’empressaient de découvrir leur nouvelle salle de classe. Au bureau du directeur, Jean Parfait Traoré, des parents et élèves se bousculaient encore pour les inscriptions. Les enseignants venaient chercher le programme. Avec le slogan « Nous enseignons, nous éduquons », Jean Parfait Traoré a invité les enseignants à respecter les instructions sur la fièvre Ebola, les élèves à prendre la voie de la rigueur, et les parents d’élèves à plus de collaboration pour un bon début d’année scolaire.
Au lycée moderne de Kalanban-Coura (LMOKA) et au centre d’enseignement secondaire d’apprentissage de métier (CESAM), il n’y avait pas beaucoup d’affluence. Selon le directeur Mambé Diakité, le temps était encore aux inscriptions, au retrait de fournitures et aux transferts. Avec plus d’une vingtaine d’élèves par classe, les cours ont cependant bien démarré avec la leçon moderne sur l’Ebola.
Dans l’ensemble la rentrée s’est bien déroulée dans les écoles que nous avons visitées. Mais des difficultés ont été signalées comme des enseignants en nombre insuffisant, des effectifs pléthoriques, la vétusté et le mauvais état de certaines salles de classe dont la plupart n’ont jamais été rénovées depuis leur construction.
Lougaye ALMOULOUD
et Anne-Marie KEITA