Grâce à une collaboration qui a débuté dans les années 90, une centaine de petits maliens âgés de 0 à 17 ans ont pu être opérés de cardiopathies qui ne pouvaient être prises en charge au Mali. L’Hôpital Mère Enfant le Luxembourg, le correspondant pour ces questions du Mécénat Chirurgie Cardiaque, a abrité, lundi dernier, le regroupement, avant leur envol pour la France, de cinq jeunes patients.
Ils ont de 14 mois à 8 ans et sont 3 garçons et 2 filles. Le 6 octobre dernier, ils se sont envolés pour la France avant d’y subir des opérations chirurgicales qui vont, il faut le dire, leur sauver la vie.
Après avoir été recensés, comme 800 à 1000 cas du même type dépistés chaque année dans notre pays, ils ont eu la chance de répondre aux critères très rigoureux de sélection pour bénéficier d’une prise en charge chirurgicale de leur cardiopathie à l’étranger.
Comme nous l’a expliqué le Dr Souleymane Diallo, cardiologue et assistant du Pr Mamadou Bakary Diarra, médecin personnel du Président de la République et Chef du service de cardiologie de l’Hôpital Mère Enfant le Luxembourg, la collaboration entre le Mécénat Chirurgie Cardiaque et les spécialistes maliens a commencé il y a de longues années.
Même si le Dr Diallo souhaiterait que plus d’enfants aient l’opportunité de bénéficier de ce type de prise en charge, très onéreuse et très spécifique, il nous a expliqué que la procédure de sélection était on ne peut plus transparente. Après un bilan complet de l’état de l’enfant effectué dans le service du Pr Diarra, un rapport est transmis aux partenaires de Mécénat Chirurgie Cardiaque.
Ceux-ci sélectionnent les patients dont la pathologie est curable par une seule intervention chirurgicale et, faute de moyens, ne peuvent prendre en charge ceux dont la maladie est incurable ou ceux nécessitant plusieurs opérations. En un mot, la chance sourit aux enfants pour lequel le pronostic post opératoire est le plus favorable.
Poursuivant ses explications, le Dr Diallo dira que la durée de séjour des petits maliens à l’extérieur durait en général de 3 semaines à 30 ou 45 jours, nombre d’entre eux étant sujet après l’intervention à des péricardites, complications «usuelles» dans le cas d’espèce. A leur arrivée en France, ils sont accueillis par des familles d’accueil, recrutées par le biais d’associations le plus souvent, chez lesquelles ils retournent après avoir été opérés et avant de rentrer au bercail.
Mécénat Chirurgie Cardiaque prend en charge, outre l’intervention chirurgicale, le coût de l’hospitalisation et des médicaments, le transport des patients et l’obtention du visa médical étant à la charge de leur famille. Toutefois, celles-ci sont parfois épaulées par de bonnes volontés locales, sociétés minières, individus ou associations de bienfaisance.
Mme Diakité Djénéba Touré est en charge de toutes les démarches relatives au voyage des petits patients ainsi que des contacts avec les familles au Mali, les accueillants en France et les praticiens hospitaliers. Elle louera les facilités accordées par le Consulat de France au Mali dans ce cadre, même si nous nous permettons de regretter que l’on n’accorde plus, depuis 3 ans, de visas gratuits aux jeunes malades, suite à une nouvelle réglementation, nous a-t-on dit à l’hôpital.
Rappelons que Mécénat Chirurgie Cardiaque Enfants du Monde permet à des enfants souffrant de malformations cardiaques, 1 sur 100 dans le monde, de venir en France et d’être opérés lorsqu’ils ne peuvent être soignés dans leur pays d’origine, par manque de moyens financiers ou techniques.
Chaque mois, Mécénat Chirurgie Cardiaque accueille des enfants dans 9 villes françaises, car la chirurgie est bien souvent le seul moyen de les sauver quand ils sont atteints de malformations. Ces opérations font appel à des techniques médicales de pointe, souvent extrêmement coûteuses. MCC se bat donc au quotidien, pour leur permettre d’être accueillis et opérés en France depuis 1996, et a débuté son partenariat avec le Pr Diarra et son équipe dès sa création.
Bon séjour et bon retour à ces jeunes patients, dont les parents peuvent considérer la sélection comme un petit miracle et remercier tous ceux qui en ont été les artisans, sans autre arrière-pensée que médicale!
Ramata Diaouré