De 1960 à nos jours, l’organisation administrative de la ville de Bamako a connu quatre grandes évolutions. Il y eut d’abord la commune de Bamako de 1960 à 1968, avec un maire et un conseil communal élus. Puis ce fut le District de Bamako, de 1969 à 1978, doté d’un conseil élu placé sous l’autorité d’un administrateur délégué nommé.
Le District était divisé en arrondissements présidés par des adjoints à l’administrateur délégué. La troisième évolution intervint en 1978 avec un District doté d’un conseil élu, présidé par un gouverneur nommé, et divisé en six communes dotées d’organes délibérants et exécutifs élus. Enfin il y a le District de Bamako où coexistent, depuis 1996, un District et six communes dotés chacun d’un organe délibérant et d’un organe exécutif élus.
L’application de la loi du 21 février 1996 portant statut particulier du District de Bamako a permis de révéler d’importantes faiblesses tenant, entre autres, à la coordination des interventions sur le territoire du District, au chevauchement des attributions, à la difficile répartition des ressources et du patrimoine entre la collectivité District et les 6 communes créées en son sein.
Face à cette situation, le ministère en charge des collectivités territoriales a engagé depuis 2002 de nombreuses réflexions et concertations en vue de trouver une réponse institutionnelle adéquate à la gestion de la capitale.
Les Etats généraux de la décentralisation tenus en octobre 2013 ont été une opportunité pour les acteurs du secteur d’évaluer le chemin parcouru et de formuler des recommandations pour l’approfondissement de la décentralisation dans notre pays. Le plan d’actions prioritaires de mise en oeuvre des recommandations de ces assises, prévoit de « relire le texte portant statut particulier de Bamako en mettant un accent particulier sur l’élection du maire au suffrage universel direct ».
Compte tenu des enjeux de cette réforme, le ministère de la Décentralisation et de la Ville a initié trois ateliers intercommunaux qui se tiennent simultanément au gouvernorat du District, au Centre international des conférences de Bamako et dans les locaux de l’ex-Centre régional d’énergie solaire.
Hier, le secrétaire général du ministère de la Décentralisation et de la Ville, Boubacar Sow, a présidée successivement les cérémonies d’ouverture de ces ateliers. Au CICB, l’ouverture s’est déroulée en présence des représentants du Haut conseil des collectivités, du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, du gouvernorat du district et des chefs de quartier des différentes communes.
L’objectif visé par ces concertations, a expliqué Boubacar Sow, est de créer un espace de dialogue entre le ministère de la Décentralisation et de la Ville, les collectivités territoriales du District, la société civile, les partis politiques et le secteur privé autour de la réforme statutaire de la capitale. Un diagnostic sera posé sur l’organisation actuelle du District et le fonctionnement des structures territoriales qui le composent afin de tourner la page des difficultés évoquées tantôt, lesquelles sont sources d’inefficacité et de conflits.
Pour le secrétaire général du ministère de la Décentralisation et de la Ville, la rupture avec le schéma actuel paraît indispensable pour accroître l’efficacité de la gestion du District en termes d’amélioration du cadre de vie et de la qualité des services offerts aux populations.
Durant ces deux jours de travaux, les participants examineront minutieusement cette question et formuleront des observations et suggestions d’amélioration. Le programme des ateliers prévoit une rencontre avec les partis politiques.
S. DOUMBIA