Avec une production d’or de plus de 50 tonnes par an, soit 70% de la balance commerciale du pays, 20 à 25% de tout le budget de la fiscalité, un apport à l’Etat de plus de 213 milliards CFA et plus de 70 000 emplois créés, les Mines constituent, selon le ministre Boubou Cissé, un véritable creuset pour le développement du Mali.
Le samedi 04 Octobre 2014, le ministre des Mines, Boubou Cissé était devant la presse, dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). C’était dans le cadre de la 2ème édition du forum de la presse, coprésidé par Alexis Kalambry et Birame Fall.
Une occasion qui a permis au ministre des Mines d’éclairer la lanterne des hommes de média sur les enjeux, les atouts et les perspectives du secteur des Mines au Mali.
A ses dires, l’industrie minière se porte bien dans notre pays. Avec environ soixante douze (72) sociétés minières dont neuf en pleine exploitation, les mines aux dires du ministre Cissé, renflouent les caisses de l’Etat à hauteur de 40%. Ce n’est pas tout, pour une production d’or évaluée à 50 tonnes, elles représentent 70% de la balance commerciale. Sur les 850 Milliards du budget de la fiscalité du pays, les mines seules occupent les 20 à 25%. En termes de création d’emploi, Boubou Cissé informera qu’au niveau des sociétés minières existantes ce sont 72 000 personnes qui y tirent leur compte pour 4000 emplois pleins.
Dans le chapitre des perspectives le chef du département des Mines dira que par ce que le Mali reste un pays attrayant en matière d’exploitation minière que de nombreuses sociétés étrangères sont sur le point de s’y installer. « Dans trois ou cinq ans il y’aura six nouvelles sociétés minières qui vont s’installer au Mali. Ces Mines vont permettre de compenser la fermeture prochaine de deux mines », a annoncé le ministre Boubou Cissé. Dans cette perspective, indiquera Boubou Cissé, une de ces nouvelles Societés, FECOLA, fruit de la coopération des australiens et canadiens entend faire une production jamais égalée dans notre pays. Ces six nouvelles mines doivent s’installer dans les régions de Kayes et de Sikasso.
Afin de permettre aux maliens de voir briller leur or, Boubou Cissé a expliqué aux journalistes que son département est entrain d’accentuer ses efforts pour faire lier les secteurs qui vivent des mines, afin que le secteur minier soit un principal levier de développement économique et social. Cela à travers un schéma productiviste qui met l’accent sur le développement social. Toute chose qui n’était pas une priorité, avant. « On veut une production rationnelle et durable pour atteindre les communautés qui accueillent ces sociétés minières », a affirmé le ministre Cissé. Qui regrette le fait que les mines aient fonctionnées comme une enclave économique, sans la participation active des mains d’œuvre locales. Or, à en croire au ministre Cissé, les opérateurs économiques locaux pourront être d’un grand apport en matière de transports de minerais, par exemple. Ainsi que dans le développement de l’agriculture, dont certains produits constituent des matières premières pour faire fonctionner certaines industrie minières.
Hombori, une réserve pour une production de ciment durant 300 ans !
Au nombre des difficultés que le secteur des mines est confronté, le ministre Cissé n’a pas occulté l’instabilité du cours de l’or dans le marché mondial. A l’en croire actuellement le prix de l’or a chuté de 1800 à 1200 l’once. Or l’essentiel des productions des sociétés minières de chez nous est basé sur cette matière jaune. C’est pourquoi, il a affirmé que le challenge de son département, aujourd’hui est d’amener les sociétés minières à quitter cette monoculture de l’or pour aller vers d’autres matières, comme : la phosphate, la manganèse… A cet effet, le ministre Cissé a laissé entendre que dans la zone d’Asongo, une société australienne est sur un projet d’exploration et d’exploitation de manganèse, d’où existe une importante ressource. Quant au gisement de Hombori, Boubou Cissé dira qu’il constitue le meilleur gisement en terme de qualité, concernant le ciment. « Dans ce gisement on peut exploiter du ciment de la bonne qualité durant 300 ans, en raison de ses réserves ».
Toujours par rapport aux difficultés du secteur des mines, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le ministre des Mines a affirmé qu’il ya trop de risques. Que les investisseurs ont 0,1% de chance, compte tenu de manque de transparence qui caractérise ce secteur. Dans cette optique, confie Boubou Cissé, son département est à cheval pour assainir le milieu, avec, entre autres, mesures : l’institution d’un guichet unique de délivrance des titres miniers, la mise en place d’une société d’Etat de Gestion et de Contrôle… Car, estime le ministre il sied d’assainir les cadastres pour que les détenteurs des titres puissent les mettre en valeur.
Un autre défi, accentuer les recherches géologiques. « Cela fait plus de vingt ans qu’il n’ya pas de recherche géologique au Mali » regrette le ministre avant d’insister la nécessité d’améliorer la cartographie géologique de notre pays. Su ce chapitre, il a fondé l’espoir sur un éventuel partenariat avec les chinois, dont un contingent de géologues est attendu dans notre pays pour renforcer les capacités des experts du PDRM.
Comme on pouvait s’attendre, au cours de cette rencontre entre le ministre des Mines et les journalistes dans le cadre du forum de la presse, d’autres sujets d’actualité ont abordé. A savoir : l’annulation récente des 300 titres, la grogne des agents du PDRM et de l’AUREP, et la relation entre le département des Mines et la chambre des Mines.
Sur toutes ces questions, le ministre des Mines a fait valoir la bonne foi du gouvernement à assainir le secteur, encourager la transparence et stimuler les investissements.
Moustapha Diawara