Le Collectif pour la défense de la République par la voix de son porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily Alias Rabathis, exige au président de la République un remaniement technique au sien du gouvernement pour le respect des obligations de transparence vis-à-vis du peuple. Selon lui, les rapports des deux institutions indépendantes sur l’achat du nouvel avion et le contrat des équipements militaires hypothèquent le slogan de lutte contre la corruption et l’impunité.
Le Collectif pour la défense de la République, organisation de la société civile a du mal à digérer les pratiques peu orthodoxes de l’actuel pouvoir. Dans un entretien avec la presse au Carrefour des jeunes de Bamako, le porte-parole du Collectif, Mohamed Youssouf Bathily, a invité le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita à un devoir de transparente vis-à-vis du peuple face aux juridictions du pays.
« Au moment où le peuple tire le diable par la queue, les grands voleurs de la République vident les caisses des contribuables citoyens, à travers une opération de surfacturationde plusieurs milliards« , s’indigne-t-il.
Selon le porte-parole, la vérification de performance menée par l’autorité indépendante a décelé des irrégularités financières d’un montant de 38 661 189 818 FCFA. « Ce chiffre se décompose comme suit : 29 311 069 068 FCFA au titre de la fraude (surfacturation sur la fourniture de matériel HCCA, de véhicules et pièces de rechange) et 9 350 120 750 FCFA au titre de transactions frauduleuses sur la fourniture de matériel HCCA, de véhicules et pièces de rechange. En plus de cela, le BVG dans son rapport a dénoncé également la mauvaise gestion qui porte sur la non-application des droits d’enregistrement des contrats et la non-application de la redevance sur les marchés. Ce qui a constitué un manque à gagner de 3 071 942 342 FCFA pour les services de l’assiette« , a-t-il précisé.
Pour M. Bathily, par la faute des prédateurs notre pays vient d’être une fois de plus giflé avec des redoutables rapports. « Les résultats des audits représentent un cinglant camouflet pour le président et son gouvernement qui ont reconnu officiellement et publiquement la mauvaise gouvernance, l’étendue de la fraude d’Etat et des malversations qui caractérisent le régime. Un tel gouvernement n’a plus le sens. D’autant qu’il n’à point de crédibilité« , a-t-il ajouté. Avant de dire que c’est pourquoi les dirigeants du Collectif adressent au régime les griefs.
« Nous avons du mal à consommer l’acte. Puisque le président a fait comprendre à tous que l’année 2014 est décrétée année de lutte contre la corruption. Au moment de s’entendre à des résultats escomptés, le pouvoir fait la comédie. Malgré les nombreuses sollicitations du peuple, ces autorités n’ont jamais eu une véritable volonté de lutter contre la corruption. Tout ce qui est fait, c’est pour distraire le peuple et l’endormir davantage« , a-t-il indiqué.
Les responsables du Collectif ont fait savoir leur attachement aux principes de la démocratie et de la République. C’est pourquoi, le porte-parole a exigé la démission du ministre Mahamadou Camara, la responsable de l’hôtel des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, et de tous ceux qui sont impliqués dans ce complot contre la République.
« Nous exigeons au pouvoir d’exécuter avec rigueur les recommandations issues de la mission du FMI afin que cessent pour les couches les plus défavorisées les retombées néfastes de l’incurie et de la mauvaise gouvernance« , a-t-il souhaité.
Bréhima Sogoba