Les ressortissants tchadiens au Mali ont célébré, vendredi, le 1er anniversaire de l’intervention militaire de leur pays dans le nôtre. La célébration a donné lieu à un point de presse qui s’est déroulé à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye. Autour du président des ressortissants tchadiens au Mali, Anicet Allamadjiguèye, il y avait, entre autres, Souleymane Bouda, président de l’Organisation panafricaine des jeunes pour la promotion de l’intégration africaine (OPAJ-PIA), Patrice Mvuama Makiwtidi, secrétaire général de la Fédération des communautés africaines au Mali, Mahamat Djédé Kourtou, délégué Tchad du Conseil national des jeunes ainsi que le coordinateur des chefs de quartiers de Bamako, Bamoussa Touré.
Selon Anicet Allamadjiguèye, l’un des objectifs des Tchadiens résidant au Mali est de créer un cadre de consolidation des relations entre générations conscientes du Tchad et du Mali puis celles de l’Afrique toute entière, mobiliser Tchadiens, Maliens et non maliens se trouvant au Mali pour célébrer chaque année l’anniversaire de l’intervention militaire tchadienne au Mali.
Il a précisé que ce 1er anniversaire était prévu initialement pour le 22 septembre 2014 à Bamako, afin de rendre hommages aux peuples maliens et tchadiens endeuillés par la mort des soldats au front. Cependant, « cette initiative première, portée sur un document de projet intitulé : ‘hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur au Nord du Mali’, n’a pas été réalisée conformément aux exigences de temps imparti. Car nous n’avons pas réuni les conditions requises pour exécuter les activités prévues à cet effet ». De plus, à cinq jours du 22 septembre, cinq soldats tchadiens de la Minusma sont encore tombés perturbant la stabilité et la disponibilité du staff militaire. Le contretemps appelait aussi à se recaler sur l’agenda des personnalités invitées.
« Ces points noirs nous ont obligé donc, à reporter ladite cérémonie du 1er anniversaire au vendredi 10 novembre 2014, le temps de réunir les conditions nécessaires », a indiqué président des ressortissants tchadiens au Mali. Cette colonie tchadienne est estimée à 4000 personnes.
Le point de presse a aussi donné l’occasion aux conférenciers de se démarquer de ceux-là qui écument églises et mosquées pour collecter des fonds afin, disent-ils, de venir en aide aux militaires tchadiens en poste dans le Nord du Mali.
L’armée tchadienne est réputée être l’une des meilleures de la région sahélienne, avec un effectif de 30 000 soldats dont 2000 ont été envoyés au Mali dans le cadre de la reconquête des villes du nord sous l’emprise des groupes armés. L’un des conférenciers a confirmé que le contingent tchadien qui est intervenu lors de la reconquête, fait partie de l’élite de l’armée de son pays. Les soldats étaient commandés notamment par l’un des fils du président Deby. Ces forces spéciales antiterroristes tchadiennes aux avant-postes de la guerre au Mali ont été formées par l’armée américaine en 2004.
Les soldats tchadiens se sont illustrés contre plusieurs rebellions dans le Darfour soudanais. En décembre, juste avant de s’engager au Mali, l’armée tchadienne s’était positionnée en force d’interposition en Centrafrique voisine, pour stopper la progression de la coalition rebelle de la Séléka qui s’était emparée de la majeure partie du pays avant de se retrouver aux portes de Bangui. Autre atout de taille : les soldats tchadiens ont l’habitude d’opérer avec l’armée française. Cette dernière a mené au Tchad les opérations Manta (1983) et Epervier (1986), apportant une aide décisive à l’armée tchadienne face aux troupes libyennes, alliées à l’opposant tchadien Goukouni Ouéddeï. Enfin, dans le combat en zone désertique et montagneuse, les combattants tchadiens disposent d’atouts de taille. Ce sont des troupes extrêmement aguerries au combat dans le désert, à la différence des armées des pays membres de la CEDEAO (hormis le Niger).
A. DIARRA