Le problème de la sécurité routière est l’une des préoccupations majeures des pouvoirs publics. Avec 6059 accidents, 529 morts et 8256 blessés en 2013, selon l’ANASER (Agence nationale de sécurité routière), le fléau est de plus en plus inquiétant.
Dans la Région de Koulikoro, les routes sont très dangereuses, selon des statistiques de la gendarmerie. L’axe Kolokani-Nara s’illustre tristement avec 58 accidents qui ont fait 112 victimes dont 6 décès. Selon le commissaire de police de Koulikoro, Amadou Touré, 4 décès et 56 blessés ont été enregistrés en 2013. Le tronçon Bamako-Ségou qui traverse une grande partie de la deuxième région est aussi très « accidentogène » surtout avec le chantier qui transformera cette voie en autoroute. Il apparaît que 85 des accidents sont, ici, provoqués par des facteurs humains.
L’organisation le 29 septembre à Koulikoro d’un forum sur la sécurité routière par l’Agence nationale de la sécurité routière avec l’appui du Comité national de la sécurité routière, était donc pertinente. La rencontre s’est déroulée dans la salle de spectacle Siramory Diabaté sous la présidence du conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur de Koulikoro, Bougouzanga Couloubaly. C’était en présence de Ali Sidibé de l’ANASER, des autorités administratives et politiques, du maire de la commune urbaine de Koulikoro.
Le forum a regroupé des leaders religieux, des responsables de la société civile, des représentants d’associations de jeunes et de femmes, des communicateurs traditionnels, des délégués d’associations professionnelles et de syndicats.
L’insécurité routière se caractérise par les excès de vitesse, le transport mixte (hommes et animaux dans le même véhicule), les surcharges, le refus du port du casque. A Koulikoro, d’autres phénomènes à risque sont relevés comme la divagation des animaux, l’encombrement des voies, le désagrément des camions bennes qui tuent et dégradent les routes.
Le forum a permis de dresser un état des lieux de l’insécurité routière dans la Région de Koulikoro, de recenser les préoccupations des acteurs en matière de sécurité routière, d’identifier les actions prioritaires de lutte contre le fléau. Les participants ont visionné un documentaire sur les transports. L’objectif de cette projection était de les amener à se remettre en cause afin d’opérer un changement de comportement. Si on en juge par l’émotion suscitée au sein de l’assistance, le but est atteint.
Durant la rencontre, 12 thèmes ont été exposés par des spécialistes. Les communications ont porté sur le code de la route, le rôle des enseignants dans la promotion du code de la route, le contrôle routier, la gestion juridique et judiciaire des accidents de la route, les surcharges et transports mixtes, l’évacuation des blessés, les techniques de dépassement des gros porteurs, la problématique de la formation des acteurs au secourisme, les course-poursuites qu’engagent les policiers contre des usagers dans la circulation.
Au terme de débats très animés, les participants ont formulé une série de recommandations. Ils ont ainsi proposé de former les enseignants du secondaire à la sécurité routière, d’organiser en collaboration avec l’ANASER des activités de sensibilisation des conducteurs à l’importance de respecter la limitation de vitesse affichée dans les zones des travaux, de renforcer le secours routier par la création de postes de secours de la Protection civile à Djidiéni, Tienfala et Siby.
L’ANASER envisage d’organiser deux sessions de formation : une à l’intention des forces de sécurité au remplissage du Baac et au recouvrement des amendes et l’autre en direction des chauffeurs et apprentis.
A.MAIGA
AMAP-Koulikoro