Le début d’hivernage a été difficile, néanmoins le pays peut espérer une bonne récolte et des productions animales et piscicoles meilleures.
Les premiers épis de mil, de sorgho, de riz sont déjà récoltés selon les zones de production agricole. Les premières balles de coton sont également sorties de l’usine d’égrenage de Karangana (Filiale Centre ouest de Koutiala). Tel est le constat général réjouissant qui se dessine à l’issue de la campagne agricole, qui tend vers sa fin. Ces champs jonchés de tas d’épis récoltés récemment réjouissent les producteurs tant l’inquiétude était perceptible sur les visages au début de l’hivernage.
L’adage dit : « tout est bien qui finit bien ». La campagne agricole 2014-2015 augure de bonnes récoltes.
Le pays pourrait prétendre atteindre les objectifs de production au regard des constats sur la situation végétative des champs. Même les productions animales et piscicoles donneront satisfaction. Au plan de la production végétale les cultures sèches (maïs, mil, sorgho) et le riz irrigué (bas-fonds, submersion contrôlée, libre et maîtrise totale) ont tous entamé leur stade de maturation, s’ils ne sont pas à leur phase de récoltes. C’est déjà le cas dans certaines zones. Ainsi, le cercle de Nara ne promettait-il pas, lors de la dernière visite du ministre du Développement rural, Dr Bokary Treta, d’envoyer les premières récoltes de mil/sorgho sur les marchés de la capitale. La zone de l’Office du Périmètre irrigué de Baguineda (OPIB) a connu ses premières récoltes, idem pour l’Office du Niger. Certains marchés de la capitale commencent à enregistrer l’arrivée des nouvelles récoltes.
Ce tableau réjouissant est le fruit de la conjonction d’un certain nombre de facteurs, dont la régularité de la pluie et sa répartition correcte dans le temps et l’espace sur les trois derniers mois (juillet, août et septembre), la faible pression parasitaire, les attaques isolées et rapidement maîtrisées (oiseaux granivores, insectes etc), la faible attaque des maladies et non des moindres, le suivi rapproché de l’encadrement et l’application des itinéraires techniques des cultures par les paysans.
Dans l’application des itinéraires techniques des cultures, l’utilisation efficiente des engrais minéraux et organiques a joué un rôle prépondérant dans le développement des plantes. Les autorités à tous les niveaux (régions, cercles, communes et villages) ont accentué la sensibilisation pour le respect des quantités d’engrais minéraux à mettre à l’hectare. Elles ont également mené une lutte farouche contre les ventes d’engrais subventionnés. Le prix subventionné des engrais minéraux a baissé à 11.000 Fcfa le sac de 50 kg contre 12.500 Fcfa les campagnes précédentes.
Tous ces facteurs conjugués au rétablissement de la pluviométrie ont conduit vers ces résultats positifs.
A l’entame du mois de septembre, les quantités d’engrais minéraux placées ont été de 329.793 tonnes (86%) et 8328 tonnes d’engrais organiques (38%). Ces quantités se répartissent en 20.313 tonnes de DAP (51%), 148.650 tonnes d’urée (81%), 91.301 tonnes de complexe coton (100%) et 69.528 tonnes de complexes céréales (98%). Les partenaires techniques ne sont pas restés inactifs. Ils ont apporté un appui aux producteurs pour une quantité estimée à 3.325 tonnes, dont 82 tonnes d’engrais organiques, 1986 tonnes d’urée, 951 tonnes de DAP et 305 tonnes de complexes céréales.
Les superficies cultivées ont aussi augmenté. Ainsi, ce sont 927.864 hectares de riz qui ont été semés contre 601.152 hectares la campagne précédente 2013-2014. Les taux de réalisation les plus élevés ont été enregistrés au niveau du riz de bas-fonds et du riz de maîtrise totale soit respectivement 96% et 91%. Toutefois, les repiquages se poursuivent sur certains périmètres irrigués (Office du Niger, Office du périmètre irrigué de Baguineda, l’Office de développement rural de Sélingué, les périmètres irrigués villageois des régions du nord).
Les céréales sèches enregistrent également un bon score au niveau des superficies. Ainsi sur les mil, sorgho, maïs (conventionnel et hybride), fonio, environ 4.276.491 hectares ont été cultivés soit 98% des objectifs (4.364.683 hectares), contre 4.056.672 hectares en 2013-2014. Certaines céréales comme le mil, le sorgho et le maïs conventionnel ont presque atteint ou dépassé leurs objectifs d’emblavures. Le mil 96%, le sorgho 97%, le maïs 108%.
Le maïs hybride étant plus exigeant en terme de pluies et de respect d’itinéraires techniques a néanmoins atteint un score de 84% des emblavures.
Le coton la fibre textile qui rapporte le mieux a enregistré un score de superficies de 562.324 hectares (soit 99% de l’objectif 570.300) contre 505.414 hectares en 2013-2014. Par ailleurs, les légumineuses ont aussi fait un meilleur score avec 416.471 hectares d’arachide, soit 96% de l’objectif 433.499, le voandzou (tiganikourou) a dépassé ses objectifs d’emblavures avec 42.385 hectares contre une prévision de 42333 hectares et le sésame a crevé le plafond avec 62.982 hectares cultivés, soit 116% contre un objectif de 54.155 hectares.
La campagne agricole prend en compte les productions animales piscicoles et la santé animale. Ainsi, 35.697 tonnes de viande contrôlée soit 54,91% ont été produites sur une prévision de 65.000 tonnes, 17.126 bovins (soit 39,82%) ont été embouchés sur une prévision de 43.000 têtes. Le petit ruminant comme les ovins et les caprins sont concernés par l’embouche avec 27.551 ovins sur une prévision de 143.000 têtes et 4.255 caprins sur une prévision de 13.200 têtes. La collecte de lait a atteint 891.785 litres sur 90 centres et points suivis, 1477 vaches ont été inséminées sur une prévision de 10.000 génisses. Les aviculteurs ont produit 285.029 pondeuses qui sont en exploitation sur une prévision de 2 millions de sujets, 2.819.575 œufs ont été produits sur une prévision de 453 millions et 1.686.444 poulets de chair sont en exploitation sur une prévision de 2,1 millions de sujets.
Environ 4.643.940 têtes d’animaux ont été vaccinées sur une prévision de 23,7 millions toutes espèces confondues dans le plan de campagne de vaccination en cours du cheptel. La situation des captures et de transformation de poissons présente un total de 262.830 tonnes (poisson fumé, séché ou brûlé). Les quantités de poissons frais pêchés sont évaluées à 240.095 tonnes. Il faut rappeler que les campagnes de productions animales, piscicoles, de santé animale sont en décalage par rapport à la campagne agricole. Leurs périodes de production ne peuvent pas être calées sur celle agricole en raison de la spécificité des interventions (santé animale, embouche, captures de poissons).
M. COULIBALY