S’il y a des menaces à des centaines de kilomètres de la Capitale, la circonstance atténuante de l’éloignement milite en faveur des décideurs, mais quand elles se manifestent à leur nez et à leur barbe, il n’y a plus de porte de sortie. C’est le cas de l’état de dégradation avancée de la route nationale 5, qui va de Bamako à Kati, Kolokani, Kayes… Dakar.
Nous n’allons pas jusqu’à Kayes, mais seulement Bamako –Kati où déjà à Niomiranbougou, en Commune III du District de Bamako, il y a spectacle qu’on ne pouvait imaginer. L’axe Niomiranbougou-Samè, deux rochers obstruent la vision des usagers qui viennent en sens inverse. Pire, c’est à ce niveau aussi que la route est la plus dégradée.
Les automobilistes sont obligés de choisir leurs trous au risque de se retrouver nez à nez avec un autre parce que la situation les a obligés à circuler à gauche ou au milieu de la chaussée. Très vite des solutions doivent être trouvées pour rendre cet endroit viable. C’est plus qu’urgent parce que si la route est dégradée dans ces deux ou trois dernières années, les deux rochers sont là depuis la tracée de la voix.
Si les autorités en charge de l’entretien des routes ne peuvent pas anticiper, parce qu’il y a déjà eu des accidents (le dernier en date c’est le 5 octobre dernier, jour de la Tabaski), il faut faire le pompier mais à temps. «La route tue», une réalité qui est devenue le leitmotiv de l’Agence nationale de la sécurité routière, ANASER. Elle ne doit pas tuer par la faute de la dégradation dans la Capitale.
Où est passée donc la fameuse cellule des urgences du ministère des transports et de l’équipement où sont affectés des milliards ? Où se cache l’Agence pour l’entretien des routes AGEROUTE ? Que fait-on de tous ces milliards mobilisés par an par les postes de péages ? Quand d’autres Capitales de la sous région tracent des autoroutes sur toutes leurs sorties, nous, nous n’arrivons pas à entretenir les quelques km de routes bitumée dans notre ville de référence. Point de discours pour évoquer des raisons qui ne feront pas bouger l’état de fait. Il faut agir et agir vite car les usagers souffrent dans la quête de leur pain quotidien.
Pour parler de la situation dans l’ensemble, c’est jusqu’à Kolokani que la RN5 est en piteux état. Sur les 120 km de route, on ne peut pas rouler sur 5 km en bon état. Ceux qui disent qu’on ne se nourrit pas de goudron, se trompent lourdement. Quand il y a des voix d’accès facile, les échanges aussi deviennent faciles dans l’intérêt des producteurs, les prix des denrées, par le biais de la concurrence, fléchissent pour le bonheur des consommateurs. «La route du développement passe par le développement de la route» Le ministère de l’Equipement et des Transports peut mieux faire avec les moyens dont il dispose. Il suffit d’injecter, comme il se doit, ces moyens dans ces travaux.
D. SANGARE