Cet article fait cas d’un avion privé qui s’est posé sur l’aérodrome de la ville. A son bord, un responsable de la coopération allemande (GIZ), Yahia Barhay, deux officiers des forces armées et de sécurité du Mali et le Secrétaire général de Sadi, Dr Oumar Mariko.
Cette délégation a rencontré durant deux heures des responsables d’Ançar dine, qui occupent la ville. Sans rendre visite aux notabilités, Mariko et ses hommes ont repris le petit avion à destination de Bamako. Quel mystère!
En quelle qualité Dr Mariko a-t-il effectué une telle visite? Il a déclaré, par presse interposée, que c’était une initiative du parti Sadi. Ce qui est plus que douteux. Alors, est-ce cette formation politique, peu nantie, qui a loué l’avion, ou la GIZ, ou encore l’armée malienne, qui accompagnaient l’Honorable élu de Kolondiéba?
C’est vraiment un mystère! Mariko roule t-il pour quelqu’un? Est-il au service de Dioncounda, du PM ou du Capitaine putschiste Amadou Aya Sanogo?
Ce qui est sûr, ce qu’il n’est pas en mission du Président intérimaire, puisqu’il ne reconnait toujours pas sa légitimité. Une autre certitude: il n’est pas employé par le PM, avec lequel il a refusé de travailler pour la composition du gouvernement d’union nationale.
Dr Mariko ne peut donc être qu’en connivence avec Kati. A quelles fins? A l’analyse, cette action isolée n’arrange rien, ne fait rien avancer et, même, est loin de contribuer à la libération du nord du Mali. Dr Mariko n’est pas un médiateur, encore moins une autorité exécutive, pour discuter valablement avec des occupants.
Son parti refuse de participer au gouvernement, pour apporter sa contribution au Mali en cette période cruciale que vit notre pays. Il préfère adopter une démarche solitaire. Ce qui n’est pas une solution, mais constitue tout de même une propagande pour l’intéressé. Le «Je» domine toujours chez certains hommes politiques, malgré la situation chaotique du pays, qui exige surtout le don de soi.
Pour quelles raisons deux officiers de l’armée malienne (manifestement des émissaires de Sanogo) et un espion de l’Allemagne iraient-ils discuter avec des occupants? On attend plutôt des hommes en tenue maliens qu’ils libèrent par la force les deux tiers du territoire national, quel qu’en soit le prix.
Quant à l’Allemagne, il faudrait qu’elle sorte de ce flou là rapidement. Si elle veut nous aider, qu’elle collabore d’abord avec les autorités officielles du pays que sont le Président intérimaire et le Gouvernement.
Ce voyage mystérieux, qui n’est semble-t-il pas le premier, mérite d’être élucidé par nos autorités. Sommes-nous dans un Etat souverain ou pas? Existe-t-il une ou des médiations parallèles ou discrètes? Ou entend-on saboter la médiation burkinabé, qui peine à produire ses fruits par la faute de Bamako? Qui tire les ficelles de cette cacophonie au sommet de l’Etat?
Tout porte à croire que c’est bien le Capitaine Sanogo, qui a toujours la réalité du pouvoir. Il souffle toujours à la fois le chaud et le froid, à travers les contradictions entre ses propres déclarations et celles de ses amis, les pro putschistes Oumar Mariko de Sadi et Bakary Mariko, porte-parole du défunt CNRDRE.
Sans compter qu’il y a certainement d’autres mains invisibles derrière d’autres négociateurs auto proclamés pour le compte de notre pays, sans jamais avoir été désignés par Bamako ou la CEDEAO pour remplir ces offices. Pour servir quels intérêts? Qui vivra verra.