Le Syndicat de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) du Centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré a décidé d’observer chaque lundi et jeudi un sit-in de deux heures dans la cour de l’hôpital jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications. Ces manifestations pacifiques ont débuté hier lundi.
Des travailleurs du CHU Gabriel Touré ont observé hier 7 mai un sit-in de 8 h à 10 h devant l’entrée du sous-sol du bâtiment administratif de l’établissement hospitalier. Ils décident d’observer chaque lundi et jeudi un sit-in de deux heures dans la cour de l’hôpital jusqu’à la satisfaction totale de leurs doléances.
Le SNS-AS-PF reproche à l’administration de l’hôpital d’accumuler des arriérés de ristournes, de frais de garde, d’allocations familiales et d’effectuer des prélèvements sur la Mutuelle des travailleurs dans le cadre de l’opération « lots de Banancoroni ». De plus, le Syndicat dénonce les difficultés de fonctionnement de l’hôpital par les ruptures fréquentes des produits et actes de premiers ordres dans des services comme la pharmacie, le laboratoire d’analyses biomédicales, l’imagerie médicale, le bloc opératoire.
A entendre le secrétaire général du SNS-AS-PF, Dr. Loséni Bengaly, ces mouvements s’imposent afin que l’hôpital renoue avec ses missions régaliennes (prise en charge correcte des malades, accès aux soins de santé…).
« Tous les travailleurs n’ont pas reçu leurs allocations. Pour ce qui est des lots de Banancoroni, le directeur reconnaît avoir retenu 16 millions sans les reverser. Ces 16 millions sont avec le directeur général », accuse Dr. Bengaly.
Dr. Bengaly promet que pendant les sit-in de deux heures toutes les mesures seront prises afin d’assurer à l’hôpital la continuité des prestations essentielles, en l’occurrence la prise en charge des cas d’urgence et des malades hospitalisés. Pour Dr. Loséni Bengaly, ils ont le soutien des autres syndicats de l’hôpital.
En prélude au sit-in, le directeur général de l’hôpital, Dr. Abdoulaye Néné Coulibaly, a demandé à tous les chefs de département et de service de dresser la liste des absents durant les heures du sit-in. Pour Dr. Loséni Bengaly, par cet acte le directeur intimide les travailleurs.
Interrogé, le DG de l’hôpital, Dr. Abdoulaye Néné Coulibaly, s’est porté en faux contre les accusations du syndicat. « Comment je peux retenir 16 millions. Je n’ai pas prélevé un centime sur l’argent des travailleurs. Il y a tous les médicaments essentiels à la pharmacie de l’hôpital. Si on veut abattre son chien, on l’accuse de rage », se défend-il.
Se prononçant sur son départ tant exigé par le syndicat, le DG du CHU Gabriel Touré précise ce n’est pas au syndicat de demander le départ d’un directeur. « C’est au ministre d’apprécier. De toute évidence, je suis prêt à partir », se lasse-t-il.
Sidiki Doumbia