NEW YORK (Nations unies) - La Communauté économique des
Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) aura besoin d`avions de chasse et d`un
soutien militaire pour lutter contre les islamistes au nord du Mali, a estimé
l`ambassadeur ivoirien lundi devant le Conseil de sécurité de l`ONU.
Mais le Conseil n`a donné aucun signe laissant entendre qu`il apporterait
son soutien à la force internationale que la Cédéao dit vouloir envoyer au
Mali.
Dans la foulée d`un putsch militaire du 22 mars à Bamako, les trois régions
administratives du nord du Mali sont tombées aux mains de groupes islamistes
radicaux alliés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La Cédéao prépare depuis plusieurs mois le déploiement de 3.300 soldats,
mais a dû revoir ses projets qui prévoyaient de sécuriser à Bamako le régime
de transition. Les autorités maliennes ont en effet indiqué qu`elles ne
voulaient pas que des troupes ouest-africaines combattent, mais qu`elles
apportent un soutien logistique et aérien, ainsi qu`une participation au
maintien de l`ordre, une fois les villes du Nord reconquises.
Une campagne militaire "nécessite beaucoup de moyens militaires, dont des
avions de chasse, pour la conduite des opérations", a pour sa part déclaré
lundi devant le Conseil de sécurité de l`ONU Youssoufou Bamba, l`ambassadeur
ivoirien aux Nations unies, qui s`exprimait au nom de la Cédéao.
A ses yeux, ces avions et un soutien, y compris financier, devraient venir
d`autres pays africains, mais aussi d`autres puissances internationales.
Soulignant que le projet d`intervention de la Cédéao suscitait "une
résistance forte", il les a attribués à des membres de l`ancienne junte au
pouvoir et à leur influence sur le gouvernement de transition.
Les divisions du Mali "risquent de diminuer les chances" de parvenir à la
formation d`une force d`intervention, a jugé M. Bamba.
Une conférence internationale sur le Sahel, présidée par le secrétaire
général de l`ONU Ban Ki-moon, est prévue le 26 septembre à New York en marge
des travaux de l`Assemblée générale de l`ONU.