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Me Mohamed Aly Bathily à propos des pourparlers d’Alger : » On n’est pas en train de négocier la faiblesse de dire le droit, mais le retour de la force de l’État et la refondation du Mali »
Publié le jeudi 16 octobre 2014  |  L’Indépendant
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Mohamed Ali BATHILY, ministre de la Juatice, Garde des sceaux.




Lors d’une rencontre avec les associations de défense des droits humains, le ministre de la Justice, des droits de l’homme, garde des Sceaux, Me Mohamed Aly Bathily s’est prononcé sur les dossiers de la libération des présumés terroristes, la corrélation entre l’État et le droit et la lutte contre l’impunité.

Après avoir remercié les associations de défense des droits humains pour leur mobilisation en faveur de la lutte contre l’impunité, le ministre de la Justice, des droits de l’homme et garde des Sceaux, Mohamed Aly Bathily a rassuré ses visiteurs que leur combat est aussi le sien. Car, dit-il, le combat pour le rétablissement d’une société d’égalité et de justice afin d’instaurer un État de droit dans notre pays a toujours été son combat.

» Quand vous me dites stop à l’impunité, vous m’avez entendu le dire aussi. Quand vous me dites la justice pour les victimes, je n’arrête pas de le dire et de me battre parfois difficilement pour obtenir cela. Quand vous me dites d’arrêter les coupables, je dis oui, il faut les arrêter « , a-t-il déclaré.

Parlant de la situation de l’État de droit au Mali, il a invité ses visiteurs à imaginer la corrélation entre l’État et le droit. Et, de dire que le droit est plus facile d’accès, mais parfois l’État pose trop de problèmes et de difficultés pour l’appliquer.

Faisant la genèse de la crise malienne, il dira que l’État du Mali a été sauvé par sa superficie, car dans des pays plus petits que le nôtre les coupe-coupe, les haches et les machettes ont suffi pour détruire l’État, on ne parle même plus de justice, mais plutôt de reconstitution de l’État. Notre pays a reçu sur son territoire les armes les plus sophistiquées détenues par les narcotrafiquants les plus redoutables, formés à l’international terrorisme et qui ont pu faire douter de notre souveraineté sur les trois quarts du territoire national. Le quart a été sauvé par la superficie parce que nous n’avons pas entendu les armes tonner là où elles ont tonné.

Sur la tenue des pourparlers de paix d’Alger, le garde des Sceaux est formel » Nous ne sommes pas en train de négocier la faiblesse de dire le droit. Mais le Mali est en train de négocier le retour de la force de l’État et de négocier la reconstitution et la refondation de l’État. »

L’instauration de l’État de droit passe la reconstruction de l’État. Et, aux défenseurs des droits humains, il dit de ne pas oublier cette étape. Car, dit-il, cette étape a des exigences qui ne sont pas compatibles avec les délais et des exigences judiciaires.

Le gouvernement a conscience de la nécessité de reconstruire la force de l’État du Mali qui avait été atteint par une faiblesse jamais égalée. Pour cette reconstitution, il faut faire des sacrifices et le gouvernement n’hésitera pas à le faire en toutes consciences et faire en sorte que les principes puissent être appliqués plus tard.

Se prononçant sur les libérations des présumés terroristes, il dira que le Mali a confié à la Cour pénale internationale (CPI) par un protocole d’accord la gestion des crimes graves commis sur son sol pendant la crise sécuritaire qui l’a secoué dans sa partie septentrionale. La CPI est plus outillée que le Mali et elle à plus de moyens que la justice malienne. Selon lui, cette institution n’a même pas encore établi la culpabilité d’une quelconque personne.
Pour le ministre de la Justice, ces libérations n’établissent pas un état d’impunité, mais pour servir l’intérêt du Mali la punition a été différée.

Boubacar PAITAO.
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