Deux groupes armés rivaux touareg du nord du Mali, appuyés par leurs alliés, se sont affrontés jeudi près de Gao, principale ville de la région, a appris l'AFP de sources concordantes.
Aucune indication n'a été fournie sur le bilan de ces combats, opposant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), principal mouvement de rébellion touareg, impliqué dans les pourparlers d'Alger avec le gouvernement malien, et un groupe rival, qui revendique une place à la table des négociations.
"Des affrontements se déroulaient jeudi après-midi à N'Tilit entre les Touareg de la tribu des Imghad, membres du MNLA, et les Imghad du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia)", a déclaré à l'AFP une source militaire africaine de la Mission de l'ONU contactée à Gao.
"Les Imghad membres du MNLA et ceux du Gatia ont respectivement reçu le renfort des autres tribus du MNLA et d'une branche du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA)", a précisé la même source.
"Des groupes armés se tirent dessus depuis ce jeudi à 125 km au sud de Gao pour contrôler le secteur", a indiqué de son côté à l'AFP, une source sécuritaire régionale. Le Gatia, dernier-né des groupes armés du nord du Mali, veut contrôler une base territoriale pour peser sur les négociations d'Alger. Le MNLA tente de l'en empêcher, "avec des alliés dans chaque cas", a expliqué cette source régionale.
Généralement, le Gatia, réputé très proche du général Aladji Gamou, un officier touareg fidèle à l'armée gouvernementale reçoit sur le terrain son soutien et celui d'une branche du MAA.
Le général Gamou est souvent accusé par des observateurs de mettre les moyens de l'armée malienne à la disposition du Gatia. Le gouvernement et six mouvements armés du Nord - dont le MNLA, le MAA et le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) - ont signé en juillet à Alger
une feuille de route des négociations pour ramener la paix et sont engagés depuis septembre dans un deuxième round de discussions, qui n'ont débouché sur aucune avancée notable.
Le nord du Mali a été occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes jihadistes qui en ont été en grande partie chassés par une opération militaire française début 2013.
En mai, l'armée malienne avait subi de lourdes pertes - au moins 50 soldats au cours de combats à Kidal face aux groupes armés touareg.
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