Attendus hier mercredi, les pourparlers d’Alger ne reprennent finalement que le 19 octobre prochain. Un report décidé par le médiateur algérien en concertation avec le gouvernement et les mouvements armés à qui il a été demandé d’être concrets pendant les discussions directes qui vont commencer par la présentation de la synthèse par les médiateurs des propositions d’accord faites par le gouvernement et les mouvements armés.
Contre attente, les pourparlers inter maliens en cours à Alger qui devaient reprendre hier 15 octobre, ne commenceront que le dimanche 19 octobre prochain. C’est l’heure de vérité parce que les discussions directes qui seront lancées à cette occasion, vont s’axer sur la présentation de la synthèse par les médiateurs des propositions faites par le gouvernement et les groupes armés.
Lors de la 2e phase qui a pris fin il y a une quinzaine de jours, la médiation s’est indéniablement instruite à travers l’écoute des échanges entre les parties et elle a accumulé une intéressante documentation grâce aux dossiers qui lui ont été communiqués. Elle doit faire désormais faire des propositions de solutions de compromis qui aient des chances d’être acceptées et le plus difficile sera d’évaluer correctement la disposition à évoluer dont feraient preuve les protagonistes.
La reprise des pourparlers intervient dans un contexte difficile marqué par le retour en force des jihadistes au nord du Mali. Les casques bleus déployés y ont récemment subi une véritable tragédie depuis leur déploiement. Ainsi, plusieurs morts ont été enregistrés dans les rangs des forces onusiennes depuis la mi-août.
Les attaques contre la Minusma semblent même gagner en intensité depuis le mois de septembre dernier. Une situation qui a poussé le secrétaire général de l’ONU à hausser le ton pour demander l’arrêt immédiat de ces attaques avant de déplorer la mort d’au moins 31 casques bleus et de 91 autres blessés depuis que la mission a été officiellement lancée dans notre pays en janvier 2013.
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, réitère le rejet catégorique par le Mali de toute demande de création de Fédération ou de nouvel Etat dans l’Etat malien, estimant que cela est contraire à sa Constitution et aux pertinentes résolutions des Nations unies, contraire également aux engagements pris dans la Feuille de route du processus d’Alger.
A cet égard, il appelle « les mouvements armés à faire preuve de réalisme et saisir la main tendue du gouvernement qui a fait des offres répondant aux aspirations profondes des populations des régions du Nord, notamment en termes de libre administration des collectivités et de gestion des spécificités locales ».
Et pour une signature rapide d’un accord global de sortie de crise, le ministre Diop a récemment demandé au Conseil de sécurité d’user de toute son influence pour amener les mouvements armés signataires de la Feuille de route d’Alger à se mettre ensemble et à négocier de bonne foi afin de faciliter la conclusion d’un accord global et définitif, à respecter scrupuleusement l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 ainsi que la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014, à se démarquer des groupes terroristes et autres narcotrafiquants. Sous peine de sanctions et à reprendre le processus de cantonnement de leurs unités dans les plus brefs délais, conformément aux pertinentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et à l’Accord préliminaire de Ouagadougou.
Nabila