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Préavis de grève de l’UNTM : Désaccord persistant
Publié le lundi 20 octobre 2014  |  L’Essor
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© aBamako.com par A.S
Point de presse sur la situation de l`UNTM
Bamako, le 19 août 2014. MTFP. Le ministre du Travail, de la Fonction et des Relations avec les institutions, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée ce mardi à son département, vise à faire le point des négociations suite au préavis de grève de l’Untm.




Tout en soulignant des avancées dans les discussions sur certains points de revendication, les responsables syndicaux assurent que les positions restent très éloignées sur d’autres
L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a déposé depuis le 2 octobre, un nouveau préavis de grève pour les 29, 30 et 31 octobre prochains. Sauf accord entre-temps, la centrale syndicale va donc débrayer pendant trois jours la semaine prochaine. C’est pour affirmer cette position que son secrétaire général, Yacouba Katilé, a animé vendredi un point de presse à la Bourse de travail.

Il a d’abord rappelé que le protocole d’accord de 2011 était en voie d’extinction. « A ce jour, on peut considérer que les 12 points de revendications de l’an 2011 sont en voie d’extinction pourvu que le chronogramme de réalisation des accords soit respecté », dira-t-il. Aussi, reconnaît-il, qu’il y a des accords sur ces points à condition que le gouvernement respecte ses engagements.
Pour les cinq points de revendications posées par le bureau actuel, Yacouba Katilé considère qu’aucun accord n’est encore intervenu. Toutefois, les parties sont encore en pleine discussion et quelques avancées sont même notées.

Sur les allocations familiales, la centrale syndicale avait fait des propositions s’échelonnant entre 6000, 4000 et 3.500 Fcfa. Le gouvernement s’est arrêté à 3000 Fcfa par enfant (1500 Fcfa actuellement).

Concernant le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), Yacouba Katilé explique : « Nous cherchons en dernière prétention 40.000 F dont 35.000 pour 2014 auxquels s’ajouteront 5.000 Fcfa courant 2015. Le gouvernement propose 35 000 Fcfa une fois pour toutes ». Rappelant que le SMIG actuel est de 28 .447 Fcfa, le patron de l’UNTM relève qu’ici aussi, il y a des rapprochements à faire.

Avec l’impôt sur les traitements et salaires (ITS), l’UNTM a élaboré des barèmes correspondant aux tranches de salaires. « Notre approche s’inscrit dans la protection des travailleurs et du pouvoir d’achat contre la pauvreté. Il y a une trop forte taxation des salaires au Mali », déplore Katilé. Il constate que le gouvernement n’a pas fait de propositions sur les catégories de salaires mais consent une réduction de 5% du montant global que rapporte l’ITS au budget national. A titre d’information, depuis 3 ans, ce montant est de 65 milliards de Fcfa. A l’UNTM, on regrette qu’en cédant ces 5%, le gouvernement ne produit que 3 milliards 250 millions de Fcfa, comme effort.

Le secrétaire général de l’UNTM souligne, par contre, que le désaccord est total sur deux points : l’augmentation de la valeur du point d’indice et la baisse des tarifs de l’eau et de l’électricité.
Pour la hausse réclamée du point d’indice, Yacouba Katilé déplore que le gouvernement n’ait pas fait de contreproposition aux 600 Fcfa proposés (contre 330,75 actuellement).

Pour les tarifs de l’eau et de l’électricité qui ont subi « une hausse sauvage, et qui viole les accords de 2005 et de 2011 », la centrale syndicale réclame une baisse. « Devant la violation unilatérale de ces accords, nous exigeons l’annulation pure et simple de cette hausse. Le gouvernement s’y refuse, alléguant qu’il est dans l’obligation de faire des subventions à l’Energie du Mali. Nous avons répondu que la pratique de subvention de l’énergie et de l’eau est faite dans tous les pays de l’UEMOA », a souligné Katilé.

Pour la centrale syndicale, sans contrepropositions pertinentes, le préavis de grève de 72 heures sera mis en application et avec sérénité. Son patron assure que l’UNTM est en intelligence avec d’autres centrales, l’objectif étant d’amener les travailleurs à s’unir dans un mouvement large et coordonné de revendications. « Tous, nous sommes d’accord que la misère qui nous frappe n’est pas une fatalité », a-t-il ajouté.

Signalons que les négociations entre le gouvernement et la centrale syndicale reprennent aujourd’hui. La rencontre de la dernière chance en quelque sorte.
A. LAM
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