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La colère des magistrats devant la presse : Le procès de Bathily
Publié le lundi 20 octobre 2014  |  L’aube




Adama Yoro Sidibé, président du Syndicat libre de la magistrature (Sylima a animé, le jeudi dernier à la maison de la presse, une conférence de presse. Il a été surtout question des agissements de l’actuel ministre de la justice qui, contrairement à sa réputation d’éminent juriste, n’incarne que « l’imposture et la démagogie drapées du vernis républicain ».

Amers ! Le syndicat l’est contre le ministre Bathily, désormais perçu comme « un dangereux agitateur travaillant à préparer les esprits à accepter la liquidation programmée de l’institution judicaire de notre pays». Loin d’être gratuite, cette affirmation, à croire le président du syndicat, se fonde sur des faits mettant à nue l’incompétence caractérisée de ce ministre. Le conférencier a évoque, a cet effet, le traitement réservé à leur cahier de doléances, la mutation des magistrats, l’affaire Idrissa Hamidou Touré, la réforme de la justice (en cours), les sorties médiatiques du ministre…


Selon le président du Sylima, Bathily n’a pas fait montre, à travers les actes qu’il a posés depuis sa nomination à la tête du département de la justice, d’être cet excellent juriste qu’il est réputé être. La preuve vient des décisions (n°2014-025/MJ-SG du 03 février et n°2014-043/MJ-SG du 11 mars 2014, portant respectivement suspension de Magistrat et Interdiction d’exercer les fonctions) impulsives prises par Bathily à l’encontre du substitut du procureur en commune IV, Idrissa Touré. Dans cette affaire, le ministre a étalé ses carences, en commettant beaucoup d’impairs. En effet, il ne savait pas qu’il ne pouvait pas prendre de décision contre le magistrat sans aviser au préalable le conseil supérieur de la magistrature. Il ne savait pas, non plus, qu’on ne pouvait infliger à un magistrat une sanction d’interdiction d’exercer ou prendre contre lui une mesure de suspension en dehors de toute procédure disciplinaire. Voilà autant d’impairs, constatés par la cour qui a fini par annuler les décisions du ministre.


Un dangereux agitateur
Sur un tout autre registre, en occurrence le projet de mutation des magistrats en mai 2014, Bathily a fini de convaincre sur le peu de respect qu’il a pour les textes. Comment ? Il a fait figurer sur un projet de mutation des magistrats siégeant au conseil supérieur de la magistrature alors que la loi interdit cela. Sur le même projet, des magistrats ont été promus sans respect des conditions de grades requis. Ce n’est pas tout. Il a aussi proposé sur le même projet de décret, la nomination des chefs de services centraux de l’administration, leurs adjoints et autres collaborateurs. Alors que ces nominations sont du ressort du décret du président de la République pris en conseil des ministres, ou de l’arrêté du ministre de la justice qu’est Bathily et non du conseil supérieur de la magistrature. Est là la marque d’un éminent juriste ? S’interroge le président du Sylima qui estime que ces faits ne déposent pas, en tout cas, en faveur de la thèse « Bathily, éminent juriste ». Ce qualificatif, ajoute-t-il, est un mythe.

Aussi, le Sylim a fait remarquer que Bathily n’est pas un partenaire loyal. Selon le conférencier, l’exercice favori de ce ministre est de se déchaîner en cabales et intrigues contre les magistrats, la magistrature et les membres de la famille judiciaire. «Il ignore qu’on se doit de ne pas céder à certaines impulsions médiocres », dit Adama Yoro. Exemple d’un manège « made in Bathily » ? Le mardi 7 septembre dernier, le ministre conduit une délégation (dont le vice-président du Sylima et autres représentants de syndicat) à Fana. Là, explique Adama Yoro, Bathily a livré le juge à la vindicte populaire. Aussi, c’est à cette occasion que le juge de Fana et ses collègues des syndicats ont pris connaissance de l’existence d’une pile de plaintes contre le juge. Lesquelles plaintes sont détenues, depuis fort longtemps, par Bathily. Pour le Sylima, l’intention du ministre était de discréditer le juge, l’humilier, et saper son autorité ; si bien que le ministre invita le juge, devant la foule à donner sa version des faits.

Que dire de la réforme de la justice. Là encore, le constat est effarant. Pour cette reforme, le ministre a mis en place une commission composée uniquement des avocats. Si le Sylima reconnait que les avocats désignés sont illustres, il déplore cependant le fait qu’ils soient tous des proches de Bathily. Alors, les syndicalistes craints que les travaux qui sont menés dans un tel contexte aient un parfum de travaux dirigés.
Vue ces agissements, le Sylima arrive à la conclusion que Bathily n’est pas là pour assainir la justice, et encore moins pour lutter contre la corruption. Il met en garde contre les visées antirépublicaines de ce dangereux agitateur qu’est Bathily.

Issa B Dembélé
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