Au cœur de la CFAO, en zone ACI 2000, des travailleurs apparemment très choqués par l’ampleur du gâchis dans un pays qui peine à assurer le minimum social et sécuritaire aux populations du petit carré qu’est devenu le Mali et ne parlons même plus de leur dramatique quotidien, n’ont pu se retenir. Ils ne comprennent pas ce qui arrive à notre pays, que lorsque tout va mal, que celui qui se dit engagé à sauver les meubles, engage une telle dépense. Une voiture de 68 millions, juste pour circuler dans la ville de Bamako, la capitale d’un pays au bord du chaos, pardon dans le gouffre ? Incroyable, mais…
Sorti lui-même en chair et en os, selon nos sources, pour semblerait –il s’acheter une voiture de fonction, attitude étonnante, le regard du premier Ministre caressant longuement les lourds engins VIP qui s’offraient à ses yeux, arrivé sur les lieux en milieu d’après-midi, alors qu’il était attendu en ce lieu depuis le matin, se serait finalement fixé sur une grosse et luxueuse Mercédès de grande option. L’engin en question, aurait été commandé à la CFAO, concessionnaire connu et apprécié des services de l’état du Mali, par un particulier. Ne voulant plus rien d’autre que ce gros joyau, la maison, à l’impossible nul n’étant tenu et soucieux de plaire au nouveau et très puissant chef du gouvernement se serait juste donnée le temps de chercher le propriétaire du véhicule pour le rembourser, avec sans doute un substantiel intérêt.
Mais, comment, un Premier Ministre qui dit se battre pour sortir son pays des difficultés connues de tous, ici et ailleurs, peut – il vouloir d’un engin coûtant 68 millions de nos francs, une somme qui par les temps qui courent, n’est pas rien ?
Un Premier Ministre de Transition fut –il de pleins pouvoirs, d’un pays qui peine à loger et nourrir ses milliers de déplacés du fait de l’occupation, a – t-il réellement besoin d’un tel luxe ? Comment peut – il circuler dans un tel véhicule au moment ou son armée se plaint du manque d’armements ? Qu’en pensent tous ces enfants déplacés ici à Bamako ou ailleurs, souffrant des difficultés morales et économiques qu’ils connaissent dans les rues de la capitale et des villes des pays frontaliers. Ce qui est fait, est fait, seulement qu’on ne vienne pas nous dire, après la Transition que ce véhicule qui aurait été acheté par les fonds du gouvernement a été reformé. A moins que les 68 millions ne soient personnellement décaissés par l’intéressé lui-même. Difficile de croire ce schéma dans une équipe dont les ministres n’auraient toujours pas touché le moindre franc à titre de salaires.