Le tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO accorde une faible protection aux activités économiques internes, a déploré dimanche à Saly Portudal (station balnéaire à 80 km au sud de Dakar) M. El Hadj Abdou Sakho, ancien commissaire chargé des politiques économiques et fiscales de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
M. Sakho animait un atelier sur les aspects pratiques de la mise en œuvre du TEC CEDEAO organisé par la Fondation Friedrich Ebert à l'intention du collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES).
« Le TEC CEDEAO s'est largement inspiré du TEC UEMOA. Or la principale critique faite au TEC UEMOA est la faible protection offerte aux activités économiques internes », a laissé entendre M. Sakho. Selon lui, en moyenne 57,43% des importations en valeur sont classées à la catégorie zéro
(droit de douane nul), 15,3% à la catégorie 1 (5% de droit de douane), 14,79% à la catégorie 2 (10% de droit de douane) et seulement 12,39% à la catégorie 3 (20% de droit de douane). « Le Tec CEDAO favorise la consommation des populations urbaines », a encore fait remarquer M. Sakho.
Il évoque la fiscalité sur le riz (10%), le sorgho (5%) et le fonio (5%) qui éloigne, selon lui, les perspectives d'autosuffisance alimentaire.
Sur un autre registre, il soutient que la farine de viande, de poisson et de crustacées doit passer de la catégorie 2 à la catégorie 3 ou 4 pour soutenir les politiques d'élevage et de pêche au niveau de la CEDEAO.
Quant à la fiscalité sur le tabac (5%), M. Sakho est d'avis qu'elle ne semble pas décourager l'usage du tabac.
Le TEC CEDEAO entrera en vigueur le premier janvier 2015.
MS/od/APA