En début de la semaine dernière, le capitaine Amadou Aya Sanogo était sur l’antenne de la chaîne nationale pour se prononcer sur quelques questions brûlantes de l’heure.
Notamment ses rapports avec le président par intérim et son premier ministre, la requête adressée à la CEDEAO par Dioncounda Traoré, et l’évolution des préparatifs pour la reconquête du septentrion.
Dans son intervention, les maliens resteront sur leur fin par rapport à l’essentiel, la libération du nord, le seul combat qui vaille et qui pouvait justifier une telle sortie médiatique à un moment où le pays s’enfonce dans les ténèbres. Chemin faisant, il y avait peu à avaler de cette énième adresse à un peuple pour lequel, le temps des discours est révolu. La situation pourri du septentrion qui avait servi d’ascenseur au capitaine Amadou Haya Sanogo pour se hisser au sommet, s’empire et plus que jamais l’existence d’un Mali laïc est compromis. Dans ce contexte le héro du 22 mars n’a trouvé mieux pour ses concitoyens du nord que ceci : « Le silence n’est pas un oubli ».
Les djihadistes, maîtres du désert malien depuis des mois, avancent. Sur leur trajet, que de traces inoubliables, de scènes ignobles, d’humiliations, d’atrocités perpétrées sur des pauvres gens laissés à leurs propres comptes par une armée qui clame sur tous les toits ses tares. Une armée qui depuis janvier 2012 après sa débandade à Ménaka, cherche lamentablement à se ressaisir pour mettre hors d’état de nuire ses fous de Dieu qui n’ont rien à cirer des déclarations de condamnation du gouvernement, la communauté internationale et machin…. Et la plaie s’infecte de jour en jour au nez et la barde des tombeurs du régime d’ATT.
A Kati, QG des putschistes, la junte a pris goût aux délices du pouvoir et les actions se résument à des cérémonies de remise des miettes aux populations victimes de la crise, histoire de ne pas se faire oublier. Par ailleurs que de discours machiavéliques, comme celui de la semaine dernière, qui n’ont rien à envier à ceux de ses politiques pas moins égarés que les islamistes d’Ançar dine.
Le temps presse mon Capitaine, et il serait mieux que ‘’notre armée’’ fasse la guerre, s’il le faut avec les moyens de bord; l’exemple donné par la jeunesse de Gao ne suffit-il pas ? Des jeunes aux mains nues se sont révoltés contre l’occupant, Dieu merci, vous avez eu l’honnêteté de saluer leur courage. Au risque de voir très prochainement les barbus dans nos murs à Bamako, vous pourriez continuez avec ses habitudes qui ne font plus applaudir le peuple comme ce 22 mars 2012. Si les bandes d’Iyad, du Mujao et tous les autres barbus ont un passe temps dans ce monde, c’est bien la guerre. Alors faisons-la. Ou croyez-vous encore, mon capitaine, que notre armée n’a pas assez reculée pour mieux sauter ?