Ils étaient près de 200 personnes à se réunir le samedi dernier au CICB pour la tenue du forum initié par l’association pour le développement du cercle de Goundam. Il s’agissait pour l’association de contribuer à la recherche des voies de sortie de crise avec comme leitmotiv le dialogue social à travers la mobilisation des acteurs locaux. C’était sous la présidence de Mohamed Fall.
Cadres de l’administration publique, d’organismes nationaux et internationaux, élus nationaux et locaux, et plusieurs autres personnes ressources se sont penchés, une journée durant, sur la crise que vit la partie septentrionale du Mali depuis six mois. L’initiative est de l’association pour le développement du cercle de Goundam(ADCG), une organisation qui se veut un cadre d’appui solidaire aux familles et plus généralement aux populations restées dans le cercle de Goundam. Ainsi, ces moments particuliers exigent une implication spécifique de l’organisation aux côtés des autorités pour atténuer les souffrances infligées aux frères, sœurs par des occupants islamistes.
Pour les échanges, trois communications, permettront aux participants d’être au même niveau d’information sur l’évolution de la situation dans sa globalité. La première communication faite par le président de l’association lui même, Mr Mohamed Fall, fera l’état des lieux sur l’occupation dans le cercle de Goundam. Dans son intervention il présentera le cercle et ses sous zones géographiques, et proposera une série d’axes pouvant servir de support aux réflexions, notamment l’identification des problèmes qui se posent et les réponses qui y sont apportées, inventorier les attentes des populations, déterminer la position des acteurs du cercle sur les initiatives de l’échelle entre autre. De son exposé, il ressort que le cercle de Goundam a été occupé en avril 2012 et depuis le calvaire des populations s’empire suite au manque d’eau, de soins de santé, d’infrastructure de communication. Ce qui rend la vie pratiquement intenable pour ces populations.
Selon les informations fournies par le président de l’ADCG, l’occupant actuel, les islamistes, auraient mis en place un comité de crise composé de certains notables et imams de la ville pour servir d’interface entre eux et les populations. Avec ce dispositif certains services de base continuent de fonctionner mais la collaboration reste particulièrement difficile avec les femmes et les jeunes qui s’efforcent de résister à la pratique de la charia. En plus de la privation des services sociaux de base, la cohésion sociale s’effrite peu à peu et le repli identitaire voire communautaire se développe. Ils seraient estimés à 1250 déplacés à Bamako soit M’Bouna 400, Bintagoungou 350, Issaberry 250, Douékiré 150 et Tele100.
Le deuxième communicateur, Youba ould Messaoud, s’est appesanti sur les différends accords et le bilan de leur mise en œuvre. En substance, il ressort de ceux-ci que les différends accords n’ont pas été totalement mis en œuvre. Ils ne l’ont pas été tout simplement parce qu’ils ont été signés sachant que certains engagements sont impossibles à réaliser parce que l’Etat n’en avait pas les moyens d’une part, et d’autre part, le contexte sociopolitique, historique ne permettait pas leurs réalisations.
La troisième communication était relative à des propositions pour une sortie de crise. Toujours est-il que les populations ont constamment les esprits et les yeux rivés sur le reste du Mali avec l’espoir d’entrevoir un début d’engagement pour les libérer.