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Institut universitaire de gestion : Les enseignants en grève illimitée
Publié le jeudi 23 octobre 2014  |  L’Essor
Mountaga
© Autre presse par DR
Mountaga TALL, Ministre de l`enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique du Mali




Ils réclament le paiement d’heures supplémentaires et de frais d’encadrement. L’Institut universitaire de gestion (IUG) est un établissement d’enseignement supérieur à caractère professionnel relevant de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB). Il compte 3.388 étudiants encadrés par 70 enseignants, dont 11 femmes. Créé en 1996, l’IUG évolue depuis 2011 dans le système Licence-Master-Doctorat (LMD). Les cours au titre de l’année universitaire 2014-2015 ont officiellement débuté dans cet établissement depuis le 7 octobre dernier. Mais ils n’ont pas lieu car les enseignants sont engagés dans rien de moins qu’une grève illimitée.

Petit retour en arrière pour comprendre ce qui se passe : le comité exécutif du Syndicat national de l’enseignement supérieur de l’Institut universitaire de gestion (SNESUP-IUG) avait tenu une assemblée générale extraordinaire le 28 août pour faire le point sur le règlement des frais d’encadrement de 2011-2012 et 2012-2013 et des heures supplémentaires de cours de 2013-2014. Cette assemblée générale a décidé d’un préavis de grève envoyé le même jour au ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions qui a répondu par une correspondance le 1er septembre demandant au syndicat de lui fasse parvenir son mémoire en défense et les noms de ses conciliateurs. Ces démarches, classiques en l’occurrence, n’ont pas permis d’éviter un premier débrayage de 48 heures (1er et 2 octobre) puis un deuxième de 72 heures ( 13, 14 et 15 octobre). Le comité du SNESUP-IUG a alors décrété une grève illimitée pour exiger le paiement intégral des frais d’encadrement et des heures supplémentaires réclamés.

PAS DE PROPOSITION CONCRETE. Les syndicalistes accusent l’administration de l’IUG de mauvaise gestion. Depuis le décès du directeur général Cheicknè Danthioko, il y a plus d’un an, tout est bloqué, assurent-ils. Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique a tenté d’éviter la grève illimitée en rencontrant les responsables syndicaux. Mais cette rencontre n’a rien donné faute de « proposition concrète » des représentants du gouvernement, expliquent les syndicalistes. Une nouvelle rencontre programmée deux semaines plus tard, n’a pu avoir lieu. Les enseignants, déterminés à obtenir gain de cause, poursuivent donc leur grève illimitée, au grand dam des étudiants de l’IUG.

Le recteur de l’USSGB, le Pr Samba Diallo, assure que les syndicalistes n’ont pas négocié avec le rectorat. « Quand ils se sont adressés au ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions, celui-ci a saisi son collègue de l’Enseignement supérieur qui, à son tour, a demandé au rectorat de l’USSGB de produire un mémoire en défense. Ce travail, effectué en collaboration avec la direction générale de l’IUG, a fait le point des démarches entreprises. Il en ressort que les arrêtés concernant les heures supplémentaires de 2013-2014, notamment les semestres 1, 3 et 5 ont été signés et se trouvent à l’IUG.

Les semestres 2 et 4 n’ont pas encore été effectués. Malgré cette situation, le projet d’arrêté a été soumis à la signature du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique », rapporte le recteur de l’USSGB. Le document a donc été signé pour pouvoir payer les arriérés que réclament les syndicalistes. Le hic est que le travail ayant été fait en dehors de toute prévision budgétaire, on ne sait où prendre l’argent pour effectuer les paiements malgré les nombreuses correspondances échangées avec la direction des finances et du matériel (DFM) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique .

Le dossier des arriérés pose des problèmes, reconnait le recteur Samba Diallo qui rappelle qu’un arrêté de février 2012 du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait supprimé l’encadrement des mémoires avant qu’un autre arrêté du même ministère (en date du 11 juillet 2012) ne rétablisse l’encadrement des mémoires.

Les enseignants assurent avoir encadré des mémoires durant le laps de temps compris entre la suppression et le rétablissement de l’encadrement. Problème : aucun budget ne pouvait être prévu pour payer un encadrement qui, administrativement, n’existait plus durant ces 5 mois De plus, les enseignants n’ont, jusqu’ici, ni bouclé, ni publié les résultats des examens de l’année universitaire 2013-2014, constate le Pr Samba Diallo.

Si le comité syndical du SNESUP-IUG juge que le règlement des prestations des professeurs est bloqué du fait de la mauvaise gestion de l’administration universitaire, le recteur de l’USSGB, lui, se réfère à la loi et à l’orthodoxie budgétaire. Néanmoins, assure-t-il, les négociations sont en cours pour trouver un terrain d’entente.
S. Y. WAGUE
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