La nouvelle paraît aussi incroyable que révoltante en cette période où le diable est invisible pour se voir tirer par la queue par le Malien moyen.
Un service de l’Etat vient de pousser l’indélicatesse jusqu’à facturer une simple moto Yamaha-100 à 10 millions F CFA, alors qu’il n’en coûte que 1 600 000 F CFA TTC à CFAO Motors, c’est-à-dire le prix le plus cher sur la place !
La révélation a été faite par le Groupe de suivi budgétaire le samedi 8 septembre à la Maison de la presse au cours d’un point de presse. Si ce n’était pas parce qu’on avait eu à connaître ces genres de scandales par le passé, personne n’allait donner un soupçon de crédit à une telle information, surtout que l’informateur n’a pas dévoilé le nom du service concerné.
A chaque année son scandale que certains qualifient « du siècle ». On avait appris en son temps qu’un département ministériel a dépensé 11 millions de F CFA en thé en un jour. Le fait paraissait irréel aux yeux de beaucoup de personnes, pourtant c’est un service de contrôle de l’Etat qui avait découvert le pot-au-rose.
Récemment ce fut au tour l’actuel Premier ministre Cheick Modibo Diarra de se retrouver au centre d’une indélicatesse financière aussi grave qu’abracadabrantesque. Alors que les finances du pays sont sous perfusion, avec la crise que tout le monde connait, le PM se serait permis d’aller en personne dénicher une V8 à CFAO Motors pour 68 millions F CFA.
Il ne s’était même pas soucié un seul instant de l’orthodoxie financière en cette période de vaches maigres où le payement des salaires de certains contractuels de l’Etat coupe le sommeil au ministre de l’Economie et des Finances, Tiéna Coulibaly !
C’est vrai qu’on est toujours fan du clinquant du pouvoir, mais il faut savoir raison garder quand le moment ne s’y prête pas.
Ce mauvais exemple du Premier ministre semble avoir fait des émules au sein de l’administration, puisqu’aujourd’hui c’est autour d’un service de l’Etat de se faire facturer une simple moto à 10 millions F CFA.
En tout cas, pour nous rassurer davantage, l’intéressé disait qu’il faut fouiner dans la comptabilité de certaines institutions du pays pour se rendre compte du mal des vautours financiers de la République. Mais qui accuser quand c’est le chef de l’administration qui donne le mauvais exemple !
