Rarement mission onusienne aura autant été prise pour cible. Dans le Nord, les soldats de la Minusma sont seuls et en première ligne. Mines, tirs de roquettes et attentats ont déjà fait 31 morts.
Une mine opportunément posée sur une route près d'Aguelhok, le 19 septembre : 5 morts, tous des Tchadiens. Une attaque au lance-roquettes contre un convoi empruntant l'axe Ansongo-Ménaka, le 3 octobre : 9 morts (des Nigériens). Une salve d'obus de mortier tirée sur le camp de Kidal quatre jours plus tard : 1 mort (un Sénégalais)... À New York comme à Bamako, dans l'hôtel L'Amitié, qui sert de quartier général à la Minusma, la litanie des pertes passe mal. "Les Casques bleus sont la cible numéro un des jihadistes", déplore une source interne à la mission onusienne.
Depuis que celle-ci a pris le relais de la force ouest-africaine, en juillet 2013, elle a vu 31 de ses hommes périr, soit un bilan trois fois plus lourd que pour les Français (9 morts). La courbe de ces pertes est comparable à celle des morts d'Ebola : après un départ en "douceur", celle-ci atteint désormais des sommets. En quatre mois, la Minusma, qui compte 8 300 soldats répartis en une douzaine de bases (et 970 policiers), a subi une trentaine d'attaques.