Il s’agit d’un geste banal, à la portée de tous mais qui permet de prévenir de moitié les maladies diarrhéiques et de circonscrire d’autres agents pathogènes.
Le 15 octobre de chaque année consacre la Journée mondiale du lavage des mains au savon. Pour des raisons de calendrier, l’événement a été célébré en différé dans notre pays, hier sur le terrain de football de Korofina Nord.
La cérémonie présidée par le Premier ministre Moussa Mara, s’est déroulée en présence du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, assurant l’intérim de son homologue de la Santé et de l’Hygiène publique, du représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Ibrahima Soccé Fall, et de nombreux invités de marque.
La journée est placée cette année sous le thème : « le lavage des mains au savon est un moyen efficace de prévention des maladies diarrhéiques et de la maladie à virus Ebola ». Elle se veut donc une opportunité de sensibilisation en rapport avec l’actualité brulante suscitée par l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit dans la région ouest-africaine. Selon les statistiques de l’OMS, il y a eu plus de 9900 cas de virus Ebola enregistrés dans le monde, particulièrement dans les pays africains durement touchés (Sierra Léone, Libéria et Guinée Conakry) pour un peu plus de 4800 décès.
Geste banal et à la portée de tous, le lavage des mains au savon au moment critique, c’est-à-dire avant de cuisiner ou de manger, au sortir des toilettes ou après le nettoyage anal des bébés, permet de réduire considérablement l’incidence des maladies diarrhéiques. Il est même établi scientifiquement que l’observance de cette pratique d’hygiène contribue, entre autres, à réduire de 50% les maladies diarrhéiques et à prévenir les infections à pneumocoque.
Il faut aussi rappeler que dans un contexte où l’épidémie de fièvre Ebola représente même une menace mondiale, le lavage des mains au savon au moment décisif prend une nouvelle dimension dans la prévention contre cette maladie virale à forte létalité. Il s’inscrit donc dans la dynamique de prévention contre les maladies diarrhéiques, les infections à pneumocoque et la maladie à virus Ebola. Il y a, par conséquent, urgence et nécessité d’intégrer le réflexe du lavage des mains au savon au moment critique, dans notre quotidien.
Selon les spécialistes, les mains constituent des vecteurs d’agents pathogènes pour l’organisme humain. Sachant cela, des mains propres sont des mains sûres pour le bien-être sanitaire. Il nous faut accomplir de gros efforts pédagogiques dans ce sens pour que nos compatriotes s’approprient cette mesure élémentaire d’hygiène à l’échelle familiale et à d’autres niveaux.
Dans la sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène, les partenaires techniques et financiers appuient les efforts de notre pays et se retrouvent même, très souvent, à l’avant garde des campagnes initiées dans ce sens. Le représentant de l’OMS a rappelé que la Journée mondiale du lavage des mains a été instituée en 2007 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Ibrahima Soccé Fall a observé qu’en 2001, après avoir consulté experts et communicateurs pendant une année, son organisation a présenté les 5 clefs pour des aliments plus sûrs dont la première est le lavage des mains au savon. Il est évident qu’il fallait une approche plus simple et d’application généralisée pour réduire les taux d’infestation et d’infection.
Dans notre pays, la lutte contre les maladies figure parmi les priorités gouvernementales. A cet effet, les pouvoirs publics multiplient les initiatives et les actions de prévention des maladies diarrhéiques pour lesquelles, les jeunes enfants, notamment ceux de la tranche d’âge de 0 à 5 ans, continuent de payer un lourd tribut.
Pour le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, la présence du Premier ministre à la célébration témoigne de l’engagement des plus hautes autorités dans la lutte contre les maladies diarrhéiques et la prévention de l’épidémie à virus Ebola. Mme Sangaré Oumou Ba a rappelé que depuis l’apparition de la fièvre Ebola, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a mis en place un dispositif pour préserver notre pays de l’épidémie. Elle a également souligné que la Journée mondiale du lavage des mains prolongeait les campagnes en faveur des bonnes pratiques d’hygiène avant de préciser que 3,5 millions d’enfants décèdent de maladies diarrhéiques et d’infections à pneumocoque.
Le Premier ministre a, lui aussi, rappelé l’importance des règles d’hygiène dans la prévention des maladies, notamment diarrhéiques. Moussa Mara a présenté le lavage des mains au savon comme un moyen efficace et économique de prévention de plusieurs types de maladies. Le chef du gouvernement a invité nos compatriotes à adopter ce réflexe simple, à en faire une réalité dans nos familles, à l’école et un peu partout car, se laver les mains au savon, permet de réduire de moitié le potentiel des maladies, de prévenir et de faire des économies de santé à l’échelle familiale.
A l’appui de ses dires, Moussa Mara a noté la symbolique de la journée et cité l’adage : « Mieux vaut prévenir que guérir ». « Il nous faut de temps en temps passer par les enfants pour atteindre les adultes », a recommandé le Premier ministre.
Le chef du gouvernement et les invités ont ensuite prêché par l’exemple, en participant à des démonstrations de lavage des mains au savon.
B. DOUMBIA
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