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PADEPA-KS : Corriger pour mieux repartir
Publié le vendredi 24 octobre 2014  |  L’Essor
Lancement
© aBamako.com par Androuicha
Lancement du programme des centres ruraux de prestation agricole
Baguinéda, le 4 septembre 2014. Le ministre du développement rural, Dr Bokary TRETA a procédé au lancement du programme des centres ruraux de prestation agricole




De nouveaux objectifs ont été fixés, à satisfaire d’ici le 31 décembre 2015, nouvelle date avancée pour la fin contractuelle du projet.

Le ministre du Développement rural, le Dr Bocari Tréta, a achevé mardi sa mission de supervision de la campagne agricole dans certains cercles de la région de Kayes. Cette étape concernait essentiellement l’évolution des productions animales dans les zones d’intervention du Projet d’appui au développement des productions animales dans la zone de Kayes Sud (PADEPA-KS) et du Projet d’appui au développement durable de l’élevage dans le Sahel occidental (PADESO). Le PADEPA-KS intervient essentiellement dans les cercles de Kita, Kéniéba, Bafoulabé et Kayes.

L’autre motif de cette visite figure dans un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) qui finance le PADEPA-KS pour un montant de 14 milliards Fcfa, sur 5 ans (2010-2014). Selon le chef du département, l’organisme financier africain déplore la faiblesse des résultats du projet et les pratiques peu recommandables de son ancien coordinateur. A la suite de ce constat, la BAD a adressé des recommandations au gouvernement en vue de faire le point des interventions et d’améliorer la gouvernance du projet.

Le PADEPA-KS contribue à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations dans sa zone d’intervention. Il s’emploie aussi à réaliser des infrastructures pour les agents d’encadrement et les acteurs du sous-secteur de l’élevage. Ainsi des bâtiments devraient être édifiés au bénéfice des services locaux de productions et industries animales, vétérinaires, aux postes vétérinaires. Pour les acteurs du sous-secteur élevage, des aires d’abattage améliorées, des marchés à bétail, des magasins de stockage d’aliment bétail, des pistes rurales (notamment celle reliant la route nationale RN24 allant vers Kéniéba à Faraba sur 22 kilomètres et celle reliant Sélinkégny à Oussoubidiagna sur 60 kilomètres (cercle de Bafoulabé) devaient être construits.
REALISATIONS DECEVANTES. Sur presque tout le parcours, la mission a relevé des défaillances dans l’exécution des marchés de réalisation de ces infrastructures. La première surprise est venue du chantier de la piste rurale RN24-Faraba, initialement prévue sur 35 kilomètres. Elle n’a été « réalisée » que sur 22. Ni les techniciens du PADEPA-KS, ni ceux du bureau d’études et de contrôle n’ont pu justifier la différence de distance (13 km manquent), ni expliquer comment le reliquat du financement (595 millions de Fcfa) représentant le coût du marché a pu être versé à l’entreprise ECUR SARL.

La piste présente de surcroit des défaillances qui indignent le commun des usagers. Les populations bénéficiaires ont décrié ces malfaçons qui sautaient d’ailleurs à l’œil. En effet, la piste présente des malformations sur tout le parcours. Les radiers ont ainsi cédé sous le poids des premiers véhicules qui ont emprunté la voie latéritique.

Au marché à bétail de Kéniéba, réalisé sur financement du PADEPA-KS, la délégation a constaté que l’eau pompée du forage pour remonter au château d’eau avant d’être refoulée vers les abreuvoirs présente des dépôts d’argile que ni les techniciens, ni les communautés d’éleveurs n’ont pu expliquer.
Dans le cercle de Bafoulabé, les réalisations du PADEPA-KS sont tout simplement décevantes. La pose des tôles des bâtiments du marché à bétail de la commune rurale de Bamafélé (Manantali) et de Bafoulabé, de même que celles des bâtiments des différents services du sous-secteur élevage (services locaux des productions et industries animales, vétérinaires, postes vétérinaires), accuse du retard. Ces marchés devaient être exécutés par l’entreprise SAMASSAF-SA pour un montant de 895 millions Fcfa, dont 92% ont été décaissés. Malgré la somme très importante versée, aucun des marchés n’a été totalement exécuté.
L’unique satisfaction est venue de la piste rurale menant de Sélinkégny à Oussoubidiagna, exécutée par l’entreprise chinoise CJJC. Les travaux vont bon train sur le chantier et les responsables promettent de livrer la piste dans le délai contractuel, c’est-à dire le 31 mars 2015.
A Kayes, les visiteurs ont de nouveau fait grise mine. L’entreprise adjudicatrice a mal exécuté les travaux du marché à bétail de Kouloum (périphérie de Kayes) financé par le PADESO. Les tôles de couverture des hangars se sont envolées au premier souffle orageux et les bâtiments des services régionaux du sous-secteur de l’élevage laissent à désirer.

UNE COLERE LEGITIME. Le ministre Tréta a fustigé la mauvaise construction des bâtiments. Les malfaçons sont perceptibles sur tous les bâtiments. Le laboratoire régional vétérinaire qui aurait dû être une référence délocalisée du Laboratoire central vétérinaire (LCV) de Sotuba présente une masse de malfaçons. Ainsi pendant l’hivernage, les bureaux se remplissent d’eau à chaque orage.
La colère du ministre était légitime. Il a exigé des entreprises la reprise de tous les travaux dans des délais raisonnables et vérifiables. Si elles n’obtempèrent pas, le département confirmera la sanction énoncée par le Premier ministre Moussa Mara lorsqu’il avait inspecté ces chantiers. S’y ajouteront les autres sanctions administratives et judiciaires que subiront les fautifs, a averti le Dr Tréta. Il a appelé le nouveau coordinateur du PADEPA-KS, Marcatié Diallo, à saisir l’opportunité et la chance offertes par la BAD de prolonger d’un an, la fin contractuelle du projet qui aurait dû s’achever le 31 décembre de cette année.
Le ministre Tréta a exhorté la nouvelle équipe à se mettre au travail et à corriger toutes les failles afin de livrer les infrastructures à temps à leurs bénéficiaires. Les cadres et agents du projet sont appelés à prendre la mesure de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules et à réussir leur mission. Le ministre a engagé la responsabilité du coordinateur avant de lui fixer de nouveaux repères et objectifs à atteindre d’ici le 31 décembre 2015.
« Je ne pourrai jamais me réjouir des niveaux d’exécution médiocres des réalisations : bâtiments, pistes rurales, marchés à bétail, aires d’abattage améliorées, magasins de stockage », s’est indigné Bocari Tréta qui a promis d’envoyer une inspection du département dont le rapport servira de base à l’adoption des sanctions qui lui seront recommandées. Le ministre a demandé à la nouvelle équipe du PADEPA-KS de s’approprier rapidement le cadre logique du projet et de redessiner les lignes directrices. « Le financement du PADEPA-KS a été contracté pour satisfaire les besoins des populations et booster les production animales et piscicoles dans ses zones d’intervention. Nous avons l’obligation de réussir cette mission », a martelé le ministre au personnel du projet.
M. COULIBALY
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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