Le gouvernement mauritanien a annoncé un
renforcement des contrôles à sa frontière avec le Mali après l'annonce du
premier cas d'Ebola dans la ville de Kayes, dans l'ouest du Mali, qui se sont
traduites par une fermeture de facto de la frontière, selon des sources
locales.
"Des instructions ont été immédiatement données pour le renforcement des
mesures déjà prises afin de faire face à l'épidémie depuis l'annonce de ce cas
au Mali voisin et de nouvelles dispositions ont été mises en place", a annoncé
le ministre de la Santé Ahmedou Ould Jelvoune, dans une déclaration diffusée
samedi par les médias publics
Selon lui, "des équipes médicales et administratives ont été dépêchées sur
les frontières sud avec le Mali" pour empêcher toute infiltration d'un cas
suspect à travers cette frontière longue de plus de 2.200 km, où des contrôles
sanitaires sont déjà en place.
Des sources administratives locales et des commerçants en activité dans la
région entre les villes de Kayes, véritable poumon des échanges commerciaux
entre les deux pays, et Aioun, dans le sud-est de la Mauritanie, ont indiqué
à l'AFP que cela avait abouti à la "fermeture effective depuis hier soir"
(vendredi) de la frontière.
"C'est une décision qui a été prise et communiquée à tout le monde. Les
commerçants et tous ceux qui sont en activité sur la frontière ont été
informés et appelés à contribuer à faire observer cette décision par tout le
monde", a indiqué une source administrative.
"Les autorités nous ont informés que cette fermeture était bien stricte et
que tous ceux qui seront pris en contravention par rapport à l'interdiction de
passer la frontière seront sévèrement punis", a confirmé un commerçant local
contacté par l'AFP de Nouakchott.
"Une forte campagne de sensibilisation des populations va être lancée dès
aujourd'hui et rien ne sera laissé au hasard", a assuré le ministre, invitant
les populations à coopérer avec les services sanitaires et administratifs en
activité dans les quatre régions frontalières du Mali.
La Mauritanie ne compte aucun cas d'Ebola mais "tout le monde doit s'armer
de vigilance extrême face au danger", a-t-il dit.
Le Mali a identifié jeudi un premier cas, une fillette récemment rentrée de
Guinée, décédée vendredi, devenant le sixième pays d'Afrique de l'Ouest touché
par cette épidémie, qui a fait 4.922 morts sur 10.141 cas recensés,
essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier
bilan de l'OMS.
L'OMS a en revanche déclaré l'épidémie terminée dans deux autres pays de la
région, le Sénégal (1 cas, 0 mort) et le Nigeria (20 cas, 8 morts),
respectivement le 17 et le 20 octobre, après l'introduction du virus par un
malade guinéen pour le premier et un Libérien pour le second.
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