Le projet est porté par des opérateurs économiques privés pour un investissement de près de trois milliards de Fcfa.
En mission de supervision dans la Région de Kayes, le ministre du Développement rural, Bocari Tréta, a visité le chantier de l’abattoir frigorifique régional privé situé dans la périphérie de la « Cité des rails » en allant vers Samé. Des opérateurs économiques privés regroupés au sein d’une société dénommée « Laham Industries » envisage de construire un abattoir frigorifique régional sur fonds propres. L’investissement coûtera 2,8 milliards Fcfa.
L’infrastructure aura une capacité d’abattage journalier de 150 boeufs et de 560 moutons et chèvres. L’abattoir devrait être opérationnel dès janvier prochain, indiquent ses promoteurs qui assurent que leur souci principal est l’approvisionnement en animaux de qualité.
Le ministre a réagi à cette préoccupation en demandant aux services techniques (les directions régionales des productions et industries animales, vétérinaires) de se réunir rapidement avec les organisations de la profession élevage pour ébaucher un canevas d’approvisionnement correct de l’abattoir en animaux dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.
Les marchands de bétail de la ville de Kayes se disent intéressés par l’offre du futur abattoir frigorifique. Le président de la coopérative des marchands de bétail de Kayes, Samba Boubacar Niane, assure que la profession pourra faire face à la demande de l’usine.
Le jeune Samba Ciré Bâ, un autre marchand de bétail qui fréquente le marché de Dakar, assure qu’il vendra ses animaux sur place plutôt que de les transporter au Sénégal, si l’abattoir de Kayes propose des prix intéressants. Pour l’instant, note-t-il, le kilogramme de viande de boeuf avec os coûte plus cher à Kayes qu’à Dakar. Samba Ciré Bâ reproche également aux bouchers de Kayes d’acheter les animaux à crédit et d’être de mauvais payeurs. « L’abattoir qui paiera comptant est donc une alternative plus qu’intéressante pour nous », soutient le jeune marchand.
Le futur abattoir frigorifique de Kayes prévoit, dans un premier temps, d’approvisionner le marché intérieur, puis d’exporter de la viande de qualité vers les marchés de la sous-région et du Moyen Orient. Pour cela, la traçabilité du bétail doit d’être assurée afin de garantir un approvisionnement en viande de grande qualité. Les zones d’approvisionnement doivent donc être indemnes de toutes maladies animales.
Avant l’étape de Kayes, la délégation ministérielle avait visité la zone d’intervention de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS). Le ministre Tréta a apprécié les efforts déployés par la direction de ce projet. En effet, voilà presque un an, le ministre visitait les périmètres B et G/H de Manantali et Mahina. Si le périmètre B était plus ou moins exploité, le G/H n’était pas achevé. Cette année, les deux périmètres sont en exploitation, même si ce n’est pas de façon optimale. Sur les 682 hectares aménagés du périmètre B, seulement 445 sont exploités cette année en riz, maïs, produits maraîchers et légumineuses. L’arboriculture vient en complément des exploitations effectuées sur le périmètre.
Sur le périmètre G/H, la station de pompage est entrée en service. Sur les 137 hectares aménagés cette année, seuls 28 sont en exploitation. Les paysans ont dénoncé le mode de répartition de ces parcelles. Nombre d’entre eux estiment que les champs alloués par ménage (0,75 hectare) sont insuffisants pour les besoins des familles. Ils ont par conséquent refusé de cultiver leur parcelle. Et ce malgré les multiples campagnes de sensibilisation menées par le personnel d’encadrement.
Le ministre Tréta a demandé à la direction de l’ADRS de poursuivre la sensibilisation pour améliorer le taux d’exploitation pour la contre-saison et pour l’hivernage prochain. Ces deux périmètres avaient souffert de leur inexploitation pendant de longues années en raison du peu d’intérêt des paysans pour les activités agricoles. Le périmètre G/H a commencé à être exploitée pendant cette campagne, plus de 7 ans après le début de travaux qui sont encore inachevés (notamment l’aménagement des parcelles). Aujourd’hui, l’aspect végétatif des champs sur les deux périmètres est bon.
M. COULIBALY