Un ressortissant malien a été arrêté à l’aéroport international de Bujumbura dans la nuit de dimanche à lundi avec neuf kilos d’ivoire, alors qu’il s’apprêtait à quitter le Burundi,
a appris mardi l’AFP de source aéroportuaire.
"Grâce à nos scanners, on a découvert vers 1h00 du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, neuf kilos d’ivoire dans le sac à dos d’un ressortissant malien qui allait prendre le vol Kenya Airways pour Nairobi", a annoncé à l’AFP Albert Maniratunga, directeur général de l’aviation civile au Burundi.
Les autorités burundaises ont déjà saisi à plusieurs reprises des défenses d’éléphants entrées clandestinement à partir de la Tanzanie voisine notamment, mais des sources concordantes assurent qu’une bonne partie de ce trafic passe entre les mailles du filet.
Début octobre, une cargaison qui avait les apparences d’un colis diplomatique chinois a ainsi échappé à la vigilance des autorités burundaises, a expliqué le directeur général de l’aviation civile, précisant que l’ivoire -- cette fois 300 kg -- a été découverte à son arrivée à Kuala Lumpur.
L’ambassade de Chine à Bujumbura a nié vigoureusement avoir envoyé un tel colis.
"Nous sommes en train de chercher à savoir comment cela est arrivé", a poursuivi M. Maniratunga, ajoutant cependant que "pour qu’une telle cargaison passe, c’est clair qu’il faut qu’il y ait des complicités" et que plusieurs agents burundais avaient été interpelés.
Le responsable a rappelé que le Burundi n’abritait pas d’éléphants mais qu’il faisait le maximum pour éviter que Bujumbura ne devienne une "plaque tournante" du trafic. L’interdiction mondiale du commerce de l’ivoire en 1989 a permis un temps d’endiguer le massacre des éléphants d’Afrique, mais le braconnage a explosé depuis la fin des années 2000, alimenté par une forte demande d’ivoire en Asie et au Moyen-Orient.
Le trafic mondial d’ivoire est estimé à environ 10 milliards de dollars (sept milliards d’euros) par an, suscitant l’intérêt de réseaux criminels internationaux qui équipent désormais les braconniers locaux d’armement moderne. Le nombre d’éléphants sur le continent africain est actuellement estimé à quelque 472.000 individus, contre deux millions au début des années 1970.
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