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Relations économiques CEDEAO-UE : Le Mali s’approprie des enjeux de l’APE
Publié le vendredi 31 octobre 2014  |  L’Essor




L’ouverture progressive des marchés des deux grands ensembles européen et ouest-africain suppose une préparation minutieuse.

L’initiative a connu une très lente maturation en raison même des enjeux qu’elle implique, mais elle entre enfin dans sa phase de concrétisation. La salle Wa Kamissoko du Centre international de conférences de Bamako (CICB) a abrité hier un atelier national d’information et de sensibilisation sur la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Mamadou Macky Traoré.

Organisé grâce au concours financier de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’atelier qui entre dans le cadre du lancement du processus de signature de l’ACP/UE au Mali, vise à améliorer la compréhension et les connaissances des experts nationaux sur le processus d’élaboration et de mise en œuvre de l’APE. Selon Mamadou Macky Traoré, cet atelier constitue une opportunité de dialogue et d’échanges entre divers acteurs (représentants de l’administration publique, du secteur privé et de la société civile) en vue d’une meilleure appropriation des enjeux et des défis que représente la mise en œuvre de l’APE.

Concernant cet Accord, les négociations avaient été engagées le 6 octobre 2003 pour aboutir à la signature du document en fin décembre 2007. Le texte devait entrer en vigueur le 1er janvier 2008. Mais en dépit des efforts et des initiatives déployés par les parties, cette échéance initiale de même qu’une autre fixée au 30 juin 2009 n’ont pu être respectées. En 2011, les négociations avaient été interrompues pour reprendre à la suite du 12ème session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenue à Dakar le 25 octobre 2013 dans l’optique de conclure dans les meilleurs délais, un accord global régional équilibré et porteur de développement. Les chefs de l’Etat et de gouvernement avaient alors demandé aux négociateurs en chef de l’Afrique de l’ouest de reprendre sans délai les discussions avec la partie européenne sur la base des nouvelles propositions à eux soumises par le Comité ministériel de suivi des négociations APE et le Conseil des ministres de la CEDEAO.

75% ET SUR 20 ANS. Au regard de l’importance et de la délicatesse du sujet, ils avaient aussi demandé au président sénégalais, Macky Sall, de superviser les négociations en vue d’un compromis mutuellement avantageux pour les deux parties. En exécution de cette décision des chefs d’Etat de reprendre les négociations et sur la base des orientations données par le président sénégalais, une session de négociation au niveau des négociateurs en chef, tenue à Bruxelles en février dernier, a permis d’aboutir à un consensus portant sur une ouverture de 75% du commerce entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne qui sera opérée de façon progressive sur 20 ans. Cette offre d’accès au marché ouest-africain est basée sur le tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO tel qu’approuvé par la réunion des ministres des Finances de la CEDEAO, conférence tenue les 20 et 21 juin 2013. L’offre tient également compte d’une part des mesures de protection complémentaire et d’ajustement progressif du TEC, et d’autre part des politiques sectorielles agricoles et industrielles adoptées ou mises en œuvre en Afrique de l’ouest.

En retour, l’Union européenne s’engage à soutenir le Programme de l’APE pour le développement (PAPED) dans le cadre des règles et procédures appropriées prévues par l’Accord de Cotonou. Les Etats membres de l’UE se sont engagés en outre à soutenir ledit programme par le biais de leurs instruments de développement respectifs. Il est également prévu que le financement des mesures d’accompagnement puisse bénéficier de l’appui d’autres mécanismes financiers qui pourraient être créés en cas d’expiration de l’Accord de Cotonou. Le financement se fera sur la base de plans quinquennaux des programmes et projets prioritaires retenus par l’Afrique de l’ouest. Sur la base des résultats consensuels auxquels les deux parties sont parvenues sur l’ensemble des questions, notamment sur l’offre d’accès au marché, le 45ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenu à Accra le 10 juillet 2014, a approuvé définitivement l’Accord de partenariat économique négocié qui tient compte des préoccupations de la région.

En conséquence, les chefs d’Etat et de gouvernement ont demandé aux négociateurs en chef de l’Afrique de l’ouest de prendre toutes les dispositions nécessaires pour engager le processus de signature de l’Accord et de sa mise en œuvre.

Selon Mamadou Macky Traoré, c’est en se conformant au respect du principe de la collégialité que les chefs d’Etat et de gouvernement ont donné mandat à la CEDEAO et à l’UEMOA de conduire la négociation pour le compte de la région. C’est dans ce cadre que se tenait l’atelier d’hier. Plusieurs points, qui nécessitaient d’ultimes éclaircissements, étaient inscrits à l’ordre du jour : l’historique de l’APE, l’état de la négociation, le texte de l’Accord, le PAPED et le TEC (tarif extérieur commun) de la CEDEAO.
A.O. DIALLO
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