Campagne agricole à Koro : Halte aux exportations sauvages !

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Publié le samedi 1 novembre 2014 | L’Essor

Les achats programmés par le Commissariat à la sécurité alimentaire et le Programme alimentaire mondial devraient ralentir la sortie massive des céréales de la zone vers les pays voisins.

En visite à Koro pour la supervision de la campagne agricole, le ministre du Développement rural, le Dr Bocari Treta, a visité le nouveau marché à bétail de la localité construit par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) avec une enveloppe de 110 millions Fcfa. Koro étant un marché frontalier, le bétail de la zone est acheminé vers les pays côtiers. Cette importante infrastructure permet aux opérateurs de mieux contrôler les flux de commercialisation du bétail.

Le marché devrait connaître une plus forte affluence à partir du mois de novembre, ont expliqué les opérateurs. Actuellement, les paysans sont très occupés par les récoltes. Quand ces travaux baisseront d’intensité, les paysans apporteront plus d’animaux sur les marchés locaux.

Une association d’éleveurs du cercle de Koro s’est déjà positionnée pour gérer l’infrastructure. Le ministre Treta s’est étonné que la gestion du marché soit cédée à une association sans une analyse préalable de tous ses contours et sans avoir situé toutes les responsabilités par rapport à l’entretien, aux taxes à percevoir et à leur clef de répartition.

Mais le chef du service local des productions et industries animales de Koro a précisé que la gestion du marché n’a pas été déléguée. L’association en question s’est juste portée volontaire pour tester le marché en initiant des opérations de transactions commerciales. Le Dr Treta a néanmoins insisté sur une concertation élargie aux différentes organisations d’éleveurs et marchands de bétail afin de les associer toutes à la gestion du marché.

L’autre volet de la campagne est la production de céréales. Koro attend de bonnes récoltes cette année. Les prévisions du cercle portent sur 142.425 tonnes de céréales, toutes spéculations confondues, soit 16% de la production céréalière de la région de Mopti.

Achats massifs de céréales. Les agents ont attiré l’attention du ministre sur l’acheminement d’une bonne partie de la production céréalière du cercle vers les pays voisins. Les marchands de céréales de ces pays font des dépôts d’argent auprès des paysans pendant l’hivernage et repassent pendant la période des récoltes pour enlever les céréales. Ils les stockent et attendent la période propice, donc de soudure, pour revenir les vendre au Mali à des prix rémunérateurs.
Pour Bocari Treta, il est inadmissible que l’Etat subventionne des intrants pour les paysans et que les récoltes se retrouvent dans d’autres pays. Il a demandé aux autorités administratives et municipales de prendre les mesures nécessaires pour faire bénéficier les consommateurs maliens des retombées de la subvention.

Le ministre du Développement rural a, par ailleurs, informé les agents du cercle de l’initiative du Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) et du Programme alimentaire mondial (PAM) d’acheter des céréales locales. Il a demandé que cette information soit largement diffusée auprès des paysans. Le PAM envisage, en effet, d’acheter 50.000 tonnes de céréales dont une partie sera convoyée dans d’autres pays et le Commissariat à la sécurité alimentaire veut renouveler le stock national de sécurité de l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM), soit 35.000 tonnes. « Ces actions, que je salue, permettent aux paysans d’engranger des revenus substantiels pour leurs récoltes. Et l’initiative a pour avantage d’éviter de brader les récoltes à vil prix», a souligné le ministre Treta.

Les échanges avec l’encadrement technique sur l’exécution du plan de campagne agricole harmonisé et consolidé ont révélé des faiblesses des agents de base. Le ministre a instruit aux directions nationales et régionales des services techniques d’aider leurs agents à la base à mieux établir leur plan de campagne de production végétale, piscicole et animale conformément à la méthodologie adoptée. Autrement dit, les objectifs de production élaborés à la base doivent refléter les ambitions régionales et nationales.
M. COULIBALY