Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI ont été assassinés lors d’une mission à Kidal, le 2 novembre 2013. Cette date a depuis été déclarée par les Nations unies, journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes. L'enquête sur la mort de nos confrères se trouve dans une phase « décisive » a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, mercredi 29 octobre, affirmant que leur mort ne resterait «pas impunie». Le Mali leur a rendu hommage, jeudi, à Bamako. RFI rend hommage à ses deux journalistes tout au long de la journée. Retour sur leurs parcours.
A la rédaction Afrique, Ghislaine Dupont était celle qui éteignait la lumière tard le soir. Des heures à attendre qu'un contact rappelle, des heures au téléphone, avec des ministres, des cultivateurs ou des rebelles, cartes d'Etat major dépliées sur le bureau, pour avoir la meilleure info. Entrée à RFI en 1986, Ghislaine Dupont prend rapidement le chemin des terrains difficiles: les maquis de la rébellion Unita en Angola, puis la Sierra Léone, Djibouti, le Soudan, le Rwanda. Elle consacre ensuite dix ans de sa carrière à la République Démocratique du Congo, sa vraie passion.
Ses reportages gênent les autorités, qui décident de l'expulser entre les deux tours de la présidentielle en 2006. Cinq années plus tard, la direction de RFI de l'époque cède aux pressions du pouvoir congolais, et de certaines autorités françaises. Elle n'a plus le droit de parler de la RDC à l’antenne. Elle le vit comme une véritable trahison, et saisit la justice avec l'espoir que la radio revienne sur sa décision. Au service Afrique, elle était sensible à la fraîcheur d'une jeunesse qu'elle prenait volontiers sous son aile. C'était une forte tête, on l'entendait souvent rouspéter de sa voix gouailleuse dans les couloirs, mais elle savait aussi rire et taquiner ses camarades. Ghislaine Dupont avait 57 ans, elle n'avait pas d'enfants.
... suite de l'article sur RFI