Malgré les multiples campagnes de sensibilisation et autres initiatives en direction des usagers de la route, les accidents de la circulation restent un véritable fléau dans notre pays. La situation est particulièrement critique à Bamako. Hier encore, la capitale a enregistré un de ces drames évitables liés à la circulation.
En milieu de journée, un taxi voulant traverser le pont de l’Amitié sino-malienne communément appelé « Troisième pont », a plongé dans le fleuve. L’accident implique le taxi et un camion de type bennes. Au moment nous mettions sous presse, l’on ne pouvait pas donner de bilan précis puisque la passagère du taxi était dans un état d’inconscience à l’hôpital et que son enfant qui était à bord était toujours introuvable. Le taximan, lui, s’en est sorti sans blessure apparente.
Qu’est-ci a pu provoquer cette folle équipée du taxi ? Celui-ci comme la benne venait d’entamer le pont du côté de Missabougou pour rallier la rive droite du côté de Sotuba. Il ressort des témoignages que le conducteur du taxi était pressé de dépasser le camion qui partait dans la même direction. Mais malgré ses coups de klaxon, le chauffeur du gros porteur ne lui cédait pas le passage. A bout des nerfs, le taximan aurait alors tenté de forcer le passage et le chauffeur du camion aurait fait une manœuvre pour le coincer. Lancé à toute vitesse, le taxi a violemment heurté les garde-fous dont il a arraché une partie avant de plonger dans le fleuve.
L’accident a mobilisé sur place un nombre relativement important d’agents de sécurité : ceux du CCR (Compagnie de sécurité routière), du GMS, des commissariats des 13è et 12è arrondissement.
Approché sur place, le commissaire principal Sidy Coulibaly, commandant de la compagnie du GMS a indiqué que le taxi roulait à vive allure. A peine avait-il a entamé l’ouvrage que le chauffeur constata la présence devant lui d’un camion benne qui se dirigeait lui aussi vers Sotuba. Le taximan aurait violemment klaxonné pour que le conducteur du camion benne lui cède le passage. En vain. Mécontent de cette attitude du conducteur du camion, le taximan a tenté de forcer le passage. C’est en ce moment que le chauffeur du camion benne l’a coincé pendant qu’il était engagé à une vitesse impressionnante, pour le dépassement. Le chauffeur de taxi a donc dû faire une fausse manœuvre puis a perdu le contrôle de son véhicule.
Mais avant que véhicule ne touche le fond de l’eau, le conducteur est parvenu à s’y extraire miraculeusement. Il est ainsi sorti (à première vue d’œil) indemne. « Nous ne pouvons pas dire qu’il n’a rien eu de mal. Mais apparemment, il est sorti sain et sauf. Je dis bien apparemment », a précisé le commandant Coulibaly.
Quelques instants après, les secouristes constitués essentiellement d’agents de la Protection civile sont parvenus faire sortir la dame de l’eau presque inconsciente. Elle a été aussitôt transportée vers l’Hôpital du Mali, situé juste à quelques dizaines de mètres du lieu de l’accident. Entre temps, les pompiers s’activaient à retrouver l’épave du véhicule au bord duquel l’enfant était supposé se trouver.
Joint plus tard par téléphone, le commissaire principal Siriman Bâ Tangara du 13ème arrondissement nous informera que l’épave du taxi a pu être repêchée. Mais de l’enfant, pas de trace. « Le véhicule a pu être retiré du fond des eaux, mais à notre grande surprise, il n y avait aucune trace de vie humaine à l’intérieur », a-t-il dit.
Les deux véhicules impliqués ont été conduits dans les locaux du 13ème arrondissement, le camion benne avec son chauffeur. Quant au taximan, il était retenu en observation à l’hôpital, avant d’être mis à la disposition de la police.
Les recherches se poursuivaient jusqu’en fin d’après-midi pour retrouver l’enfant.
Mh. TRAORE