Interrogé sur la rencontre entre Ginna Dogon et Iyad Ag Ghaly, le président du bureau de l’association, Mamadou Togo a indiqué que le leader d’Ansar dine leur a déclaré ‘’ ‘’ Je ne comprends pas que dans un pays à 95% de Musulmans, on ne puisse appliquer la charia. ‘’ Le président de Ginna Dogon nous a fait part de cette déclaration, lors d’une brève interview qu’il nous a accordée après la conférence de presse, tenue samedi dernier, à la Maison de la presse.
Le thème portait sur le compte rendu de la mission de solidarité et de fraternité effectuée par une délégation de l’Association, du 4 au 12 septembre derniers, dans les zones sous occupation de Douentza, Tombouctou, Gao et Kidal. Répondant aux questions des journalistes, Mamadou Togo avait affirmé : ‘’ Iyad est pour l’intégrité territoriale, il n’est pas pour la partition du Mali. Il souhaiterait que la loi des Musulmans soit appliquée aux Musulmans. Il est d’accord qu’il y ait des concertations et des rencontres pour discuter de tout. ‘’ Au demeurant, le président du bureau a souligné que Ginna Dogon est une association culturelle qui œuvre pour la paix et le développement. ‘’ Il faut développer, a-t-il dit, à partir de la culture, quand il y a des conflits, le développement est compromis. C’est pour cela que Ginna Dogon est toujours au devant de la scène quand il y a des conflits. ‘’ Il a ajouté que les Dogons considèrent les populations du Nord de notre pays, entre autres, les Sonrhaïs, Tamasheq, Arabes et même les occupants comme leurs cousins. Donc, la visite, a-t-il souligné, s’est effectuée dans le cadre de la manifestation de la solidarité envers leurs cousins du Nord.
La population des zones occupées s’est confiée, a-t-il dit, à la délégation de l’Association de Ginna Dogon. Les membres du bureau ont, aussi, eu des entretiens, a-t-il assuré, avec les forces d’occupation pour voir comment ils voient l’avenir. Mamadou Togo a signalé que leur première étape était La ville de Gao où, à l’entrée, ils ont trouvé le Mujao. Ils se sont ensuite entretenus avec ce mouvement qui a conçu un cadre concertation qui gère la vie de la cité. Ginna Dogon, a fait savoir son président, a rencontré la jeunesse de la ville, les oulémas et visité l’hôpital de Gao.
A Kidal, a-t-il soutenu, ils ont rencontré le député Ahmada Ag Bibi et son équipe. Ils se sont ensuite rendus à Anéfis pour rencontrer Iyad Ag Ghali. Là, ils ont eu des entretiens avec le chef d’Ansar Dine et partagé un repas. Mamadou Togo a laissé entendre que la délégation a été bien accueillie à Tombouctou où ils se sont entretenus avec leurs cousins autochtones et les occupants. Ils ont ensuite visité l’hôpital de Tombouctou. De même que celui de Douentza.
A Sévaré, a-t-il ajouté, la délégation a été accueillie en grande pompe par l’organisation Ginna Dogon qui y a passé une nuit avant de joindre Bamako. L’ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Modibo Kadioké, a signalé les gestes de solidarité effectués par l’association à l’endroit des populations des zones visitées, constitués de petit mil, cahiers, matériels scolaires, etc. Il a reconnu que la délégation a pris de gros risques, car leur visite, a-t-il dit, a coïncidé avec la reprise de Douentza. Citant les points de synthèse, l’ancien ministre a indiqué que les seuls services publics qui fonctionnent dans les zones occupées sont ceux de la santé, de l’électricité et de l’eau.
‘’ L’économie, a-t-il ajouté, est au ralenti. Les taxes sont inexistantes. ‘’ Le besoin de ressources humaines est pressant. Les Ong, a affirmé Modibo Kadioké, ont quitté ces zones par crainte de l’application de la charia, mais les populations ont la ferme volonté d’être libérés. La délégation a tenu à assurer que la crise du Nord n’est pas pour eux un fonds de commerce et que ce sont les Dogons qui ont financé leur visite. Interrogé sur la présence du Mnla, le président de Ginna Dogon a déclaré qu’ils ne l’ont pas rencontré sur le terrain.